Chapitre 5 (2/4) |
(du 09/02 au 15/02)
Dimanche 09/02/03
Lieu : Varanasi
Après une nuit mouvementée et plutôt bruyante, je me lève néanmoins de très bonne heure ce matin Marie-Jeanne ma dit où voir des dauphins et je my suis donc rendu ce matin, les yeux encore à moitié clos Jaurais dailleurs mieux fait de rester couché Tout a commencé hier soir, lorsque des musiciens ont décidé de se réunir autour dun gros Lingam et de se défouler sous mes fenêtres Ils partagent alors de grosses pipes de haschich et communient pendant des heures Javoue quau bout de 2 heures, tambours (tablas), flûtes (venu) et harmonium, ça commence à lasser Mais le comble, cest que durant la célébration de Saraswati, également muse de la musique, des sonos ambulantes défilent dans les rues et rivalisent question boucan Et hier soir cétait le bouquet ! Une sono dau moins 1 milliard de décibels a également choisi de venir sinstaller sous mon balcon ! Jai eu droit à de la techno africano-indienne jusquà 2 heures du matin ! Sans parler des hurlements des danseurs (100% hommes !), tous défoncés, qui se trémoussent en essayant de faire encore plus de bruit que la sono Jai fini par descendre faire un petit tour et suis remonté aussi vite dans ma chambre après avoir constaté de mes yeux le degré de folie qui les habite et ma foi jai même eu un peu peur !
Cest avec un énorme soulagement que la sono a finalement décidé daller réveiller un autre quartier et cest avec plaisir que jai pu réentendre la finalement très mélodieuse musique des adorateurs de Shiva et du charras
Après cette courte nuit de sommeil, me voici donc de retour sur les ghats afin daller voir de plus près les fameux dauphins du Gange Mais comme cest dimanche, les dauphins ne se sont pas montrés sans doute eux ont-ils préféré se la jouer grasse matinée !
La journée a donc plutôt mal débuté Je remonte dans ma chambre pour finir un bouquin et essayer de fermer un peu les yeux Rien à faire
Je monte déjeuner sur la terrasse vers 10h00 où je fais la connaissance de 2 Nippones, Maho et Aya Les yeux de Maho me troublent un peu Fascinants Il faut que je me change les idées Je branche Siam, le fils dun des hommes à tout faire de lhôtel et lui propose de faire planer des cerfs-volants (Je laide parfois comme je peux à faire ses devoirs le soir et on est devenu copain ) Il nen demande pas mieux et nous voilà parti à la recherche de patangs
Siam est un très bon rameur... |
Il memmène dans la barque de lhôtel sur le Gange ce qui métonne un peu A priori, il suffit dattendre quune attache de cerf-volant soit rompue pour le récupérer, si possible avant quil natteigne les flots On zone vainement sur leau pendant une petite heure mais on reste bredouille Nous ne sommes pas les seuls à « pêcher » le patang et dautres embarcations sont plus petites, plus maniables et surtout plus rapides ! Je décide daller au magasin cela me semble moins aléatoire Siam semble déçu ! Un peu plus tard, nous sommes de retour sur la terrasse. Les patangs ne coûtent que de 2 à 5 Rs et une bobine de fil dans les 40 Rs Mais encore une fois, pas de chance Le vent nest pas bon et on narrive même pas à décoller Siam est pourtant un vrai pro Il est vrai quil ny a pas plus dune dizaine de cerfs-volants dans les airs Bien moins que dhabitude, dautant plus que nous sommes dimanche et que généralement tous les enfants sont alors sur leurs toits ! Décidément, ce nest pas mon jour |
Je retrouve « Mama » et son chai fumant au gingembre
Je me rends ensuite tranquillement sur le ghat principal (au nom imprononçable ) où je me fais brancher par Cacahuète, un autochtone qui parle un français correct, pour quelques parties déchecs Et je passe le reste de la journée assis sur les marches de pierres à contempler le spectacle de la vie mouvementée varanasienne Finalement, je finis la journée en compagnie dAndréa et de Sabine et on assiste ensemble à la cérémonie nocturne quotidienne Retour à lhôtel En bas, il y a 3 bûchers en flamme Et 2 cadavres en attente |
Ganga Aarti à Varanasi... |
10/02/03
Lieu : Varanasi
Beaucoup de mal à ouvrir les yeux ce matin Je me fais finalement violence afin daller prendre mon cours de yoga Pour ma plus grande déception, je constate quau réveil, mon corps est aussi souple que la porte de ma chambre ! Presque plus rigide quauparavant ! Jen informe Ram sitôt parvenu au « Yoga World » qui me rassure immédiatement en me disant que cela est toujours ainsi après les premiers cours Et bien entendu, il mencourage à persévérer ! (Cela maurait étonné sil mavait dit le contraire ). Nous sommes 5 ce matin Mon homonyme, Dorothée, et 2 nouveaux Un espagnol, sans doute prof de sport, et super doué et une japonaise aussi souple quune contorsionniste ! Je suis donc le plus raide ! Je fais cependant de mon mieux et après quelques échauffements je retrouve une « certaine » souplesse Enfin cest bien relatif ! Ram sen donne à cur joie afin daider la japonaise à prendre les positions les plus invraisemblables Je rigole, car en ce qui me concerne, il ne ma encore jamais touché !
Retour à lhôtel où selon mon habitude je me tape un petit déjeuner pantagruélique Salade de fruits au yaourt, toasts, omelette au fromage et tomates et il va sans dire un petit pot de chai
Petit tour sur le
réseau informatique mondial ensuite
Les connections ici ne
sont pas très rapides
Jy reste un peu plus de 2
heures et je vous remercie grandement pour tous vos sympathiques
messages
Mes amis de Bodhgaya sont maintenant au Népal
Mark est toujours en train derrer sur les côtes du sud de
lInde
Il a malheureusement repris de « mauvaises »
habitudes quil regrette amèrement -, replongeant
dans les affres des paradis artificiels
En France, ya
de la neige
Ou du pétrole
Je passe laprès-midi à lombre sur les ghats, un peu à lécart du défilé de touristes Je me replonge pour la troisième fois dans la Gita, dont je commence à sucer la substantifique moelle On y trouve un grand nombre de points communs avec la voix des Bodhisattva |
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En fin daprès-midi, je vais assister à quelques parties déchecs en attendant lheure de la puja Je retrouve Andréa et sabine On a rendez-vous pour ensuite aller ensemble assister à un concert de musique indienne. Il y a autant décoles de musique que décoles de yoga, et toutes organisent des concerts en soirée Cétait super ! Dabord un duo, tablas (percussion) et cithare (guitare) Les deux musiciens se sont livrés à quelques exercices dimprovisation, se répondant lun lautre dans des phrasés toujours plus rapides et compliqués Le nombre de sons différents que le percussionniste arrive à tirer de ses deux petits tambours est tout bonnement incroyable La bouche emplie de bétel, les deux virtuoses rivalisent pendant plus dune heure, bientôt partis dans une transe extatique Après une pause chai, on a droit à des flûtistes, accompagnés également de percussions. Japprécie un peu moins Marie-Jeanne, qui ne supporte plus lodeur des crémations et qui a changé dhôtel, nous rejoint un peu plus tard. On finit la soirée sur la terrasse de notre hôtel Marie-jeanne, qui est ma foi un peu « strange », se retire rapidement La discussion tourne alors autour des chemins de la spiritualité Les 2 charmantes Suissesses développent des idées fort intéressantes Sabine perçoit des « énergies » et Andréa est en quête de son Moi profond On en arrive à parler de lHindouisme et nous sommes bien daccord pour dire que ce que nous voyons ici ne correspond pas forcément aux idées que lon peut se faire sur un véritable cheminement spirituel Les pseudo-sadhus qui errent sur les ghats, au même titre que les innombrables Brahmanes, nous semblent bien vénaux Lhabit ne fait pas le moine Quant aux occidentaux, chevelus et pieds nus, qui se déguisent en adoptant la tenue des ascètes, ils nous font carrément rire !
« Si vous ne trouvez plus rien, cherchez autre chose »
Pas de crémation ce soir
11/02/03
Lieu : Varanasi
Superbe lever de Soleil ce matin alors que je déambule sur les ghats en attendant lheure de ma séance de torture Il y a des dizaines de barques sur leau Touristes occidentaux et Indiens se partagent le Fleuve Leurs embarcations se font aborder par dautres barques emplies de souvenirs en tout genre Je bois mon premier chai de la journée chez Mama Un peu plus bas, au bord du Fleuve, cest un lieu de baignade pour les nombreux pèlerins Les barques se rapprochent et les flashs crépitent Quelques touristes vont également se baigner ! Je crois quil faudrait vraiment me payer très cher pour que je daigne seulement y tremper le pied A certains endroits, lodeur est carrément insupportable Car si les ghats servent de salle de bain aux Indiens, ils leur servent également de chiottes et certains jours, comme ce matin, quand il ny a pas le moindre souffle de vent, les odeurs sont vraiment irritantes Et je ne parle pas des excréments de vaches et de chiens Ni des canalisations des égouts qui se déversent à quelques mètres seulement des baigneurs
Le cours de yoga était on ne peut plus hétéroclite ce matin 2 Français, 1 Espagnol, 1 Japonaise, 1 Israélien et 1 Indien (élève particulier du prof, et sans nul doute prof lui-même dici quelques temps ). Travail sur les positions après un échauffement articulaire complet Rien de bien nouveau, si ce nest la position du scorpion Alliant force et équilibre, je pense pouvoir la tenir un peu plus de 10 secondes après quelques années de pratique - au moins une dizaine ! -
A la sortie du cours, à 10h00, le ciel est couvert La grisaille rend vraiment le lieu aussi triste quun cimetière un soir de décembre Le temps de rejoindre la terrasse couverte de mon hôtel et les premières gouttes de pluie commencent à tomber Je reste une bonne partie de la journée à lhôtel Je bouquine dans ma chambre et je finis par rejoindre le personnel de lhôtel sur la terrasse Australie / Pakistan La coupe du monde de cricket a commencé Je parviens enfin à comprendre le système de comptage des points ! Ce nest finalement pas si compliqué ! Mais le jeu est vraiment soporifique ! Rien dautre à faire cependant Il pleut toujours
Vers 16h00, le Soleil émerge de nouveau La lumière est alors fabuleuse et je mempresse de sortir faire un tour Direction les librairies Je nai plus rien à lire Je me retrouve dans le quartier commerçant de la ville Lanimation a de quoi me faire regretter la relative tranquillité des ghats Et dans les librairies, le choix est tel que je narrive même pas à me décider ! Bouddhisme, tantrisme, hindouisme, le mélange de tout ça, Osho (cf. plus bas ), les philosophies orientales, le yoga et la cuisine, les rayonnages sont pleins à craquer Je vais jouer aux échecs Et aujourdhui, je prends raclée sur raclée ! 1 seule petite victoire pour 5 défaites ! Voilà de quoi me donner à réfléchir ! Je ne suis plus le Chessmaster des ghats Je rejoins les Suissesses après la puja Elles me racontent leurs aventures de la journée dans les boutiques du marché Elles se sont fait faire des fringues sur mesure et bien entendu, le travail est bâclé ! De retour à notre hôtel, on retrouve Marie-Jeanne |
Dans la rue... |
On discute avec un écrivain italien qui essaie de vendre son livre sur les ghats Cest un illuminé, plein dénergie, qui a adopté la philosophie dOsho Je nen avais encore jamais entendu parler, même si depuis que je suis en Inde je vois de ses bouquins dans toutes les librairies ésotériques Ny connaissant rien moi-même, je peux difficilement en parler mais le Guru fondateur est un Indien qui prône lutilisation des énergies sensorielles afin daller à la rencontre de son Moi Profond Les Suissesses ont lair den savoir un peu plus et Marie-jeanne est une adepte Le sexe est lénergie la plus utilisée ! et il nest pas rare quau cours des cessions, les gens se mélangent ! Sabine et Andréa critiquent ouvertement ces pratiques, quelles jugent discriminatoires ! Notamment à cause du test de séropositivité requis avant de participer à ses réunions Marie-Jeanne nous développe des théories, totalement contraires à sa personnalité volatile ! Moi je me marre discrètement et je joue le provocateur LItalien nous apprend quune réunion dadeptes dOsho va avoir lieu dici quelques jours à Varanasi Il nous dessine aussi de jolis diagrammes symbolisant les diverses énergies qui circulent entre nous, autour de la table Je craque et je finis par prendre le fou rire
On raccompagne finalement Marie-Jeanne à son nouvel hôtel Sur le chemin du retour, le long des ghats, on croise un ami indien des Suissesses, Ramesh, et on finit la soirée à discuter sur un de ses gros bateaux Cest paisible
Il est plus de minuit quand nous rentrons enfin à lhôtel Tous les brasiers sont désormais éteints
12/02/03
Lieu : Varanasi
Réveil difficile Moral au plus bas Grosse envie de sauter dans le premier avion et de rentrer Je descends sur les ghats et je massois dans un coin un peu à lécart en attendant le cours de yoga Je dois quitter Varanasi et aller sous dautres cieux
Nous ne sommes que 3 ce matin pour le cours Mon homonyme, José lEspagnol, et moi-même Travail exclusivement respiratoire ce matin Et quand je sors du cours, jai retrouvé le sourire ! Je croise Arti, déjà au « travail » Cest mercredi et il ny a pas décole Elle-même me trouve rayonnant ! Encore plus souriant que dhabitude ! Je lui réponds que le yoga fait de vrais miracles, lui expliquant mon humeur maussade du matin ! Je persiste cependant à vouloir partir Jenvisage donc dintensifier mes cours de yoga et de partir dici une semaine Je ne vais même pas aller à Allahabad Jirai directement à Kadjuraho Puis Delhi Et retour au pays
La journée est ensoleillée La pluie dhier est déjà oubliée. Je retrouve Andréa et Sabine chez « Babaji », un autre vendeur de chai au look de sadhu Elles me racontent leurs « histoires » chez un tailleur, incapable deffectuer un travail correct en dépits de ses promesses Après 3 jours de retouches, ce quelles ont commandé ne les satisfait toujours pas et elles refusent de prendre ou de payer certains articles Le vendeur, bon comédien, part en larmes ! finit par sénerver et brise même un porte-manteau ! Les filles demeurent inflexibles. De toute façon, elles se rendent compte quelles ont déjà payé bien trop cher ce quelles ont acheté.
Je passe la journée avec Andréa. Sabine prend des cours de danse et elle sabsente quelques heures. On passe la journée sur les ghats, de vendeur de chai en vendeur chai Jhallucine sur les regards lubriques que peuvent porter les indiens mâles sur mon amie Je lui demande comment elle arrive à supporter cela Lindifférence Si elle a le malheur de regarder un Indien, elle est sûre de se faire brancher
Andréa en galante compagnie... |
On retrouve Sabine le soir à la puja. Un large sourire illumine son regard. Son prof de danse, de renommée internationale, lui a donné une invitation pour un concert de musique et danse avec des supers musiciens (notamment Ravi Shankar, à la cithare, pour les connaisseurs ). Andréa, quant à elle, est « tombée amoureuse » dun des 5 brahmanes qui effectuent la puja quotidienne Et lui non plus nest visiblement pas insensible à ses charmes Jai beau lui proposé mes services dentremetteur, Andréa préfère en rester au stade dun amour platonique Marie-Jeanne, toujours aussi « space », nous rejoint également. On traîne quelques temps sur les ghats et on finit par aller dîner dans un resto occidental « chic » de la ville |
On termine la soirée sur la terrasse de lhôtel en achevant la bouteille de whisky achetée la veille Ceci afin de bien dormir
Au bord du Gange, les flammes dévorent de nouveaux corps
13/02/03
Lieu : Varanasi
Jai encore du mal à émerger ce matin Les Suissesses sont bavardes et je me couche tard Je nai même plus le temps décrire le soir et je dois maintenant rédiger mon journal le lendemain voire le surlendemain Heureusement que je profite de mes attentes lors des repas pour prendre des notes sur un petit cahier Mais je ne me plains pas Les veillées avec Andréa et Sabine sont fort agréables Dautant plus que leurs conversations - et leur compagnie - sont instructives et plaisantes Je descends sur les ghats vers 7h00. Le Soleil est déjà levé depuis quelques temps et la vie bat déjà son plein. Je prends le temps de boire un chai chez Mama et puis yoga Nous ne sommes que 3 ce matin, José, Ludovic et moi-même Cest nettement mieux Je suis plutôt satisfait de mes « progrès » et les douleurs sestompent doucement à mesure que jacquiers un peu plus de souplesse
Sur le Gange... |
Je retrouve les filles vers 11h00, ainsi que Marie-Jeanne On a rendez-vous pour se rendre à la Fondation Krishna Murti à lautre bout de la ville. On a décidé de sy rendre en barque et on fait appel aux services de Ramesh, le « Roi des boatmen » de la ville. Il nous faudra néanmoins plus de 2 heures pour descendre le fleuve Jen profite pour faire des photos de tous les ghats Un peu après le gigantesque pont routier et ferroviaire (2 étages) à la sortie de la ville, un cadavre non brûlé est échoué sur la berge. Je demande à Ramesh de sapprocher afin que je puisse prendre quelques photos du macchabée Un corbeau est posé sur sa tête et un chien est en train de lui bouffer la jambe Bon allez, cest vraiment crado ! Mais cest la vie ! Cest lInde ! Les filles sont un peu choquées mais prennent également des photos ! Un peu plus loin cest le cadavre enflé dune vache qui est échoué |
Sur les berges du fleuve maintenant désertes, des paysans font pousser quelques légumes La Fondation Krishna Murti est entourée darbres. Cest presque la campagne A lintérieur, il y a même quelques petits jardins fleuris Lendroit est vraiment très calme Loin de Varanasi et de sa perpétuelle animation On y passera la journée juste à côté, il y a un collège de jeunes filles où on nous a dit que lon pouvait déjeuner. On se retrouve à la cantine du collège Toutes les jeunes filles nous observent et rigolent plus ou moins discrètement Ramesh et moi-même sommes vraisemblablement lobjet de leurs plaisanteries Seuls hommes au milieu de centaines de jeunes filles On finira par nous mettre à lécart dans un petit local réservé aux professeurs du collège Un peu plus tard, je parviens avec Sabine à brancher quelques jeunes filles. Agées de 16 à 20 ans, elles poursuivent leurs études ici pendant 3 ans avant despérer rejoindre une université. Cela coûte 5 000 Rs par an pour suivre les cours ici. Autant dire que cela nest pas à la portée de toutes les bourses Une des jeunes filles est mariée. Elle a bien de la chance que son mari lui permette détudier et quil ne lait pas enfermée dans la cuisine ! On finit par se rendre dans la Fondation. Bibliothèque bien fournie et salle vidéo Jai bien essayé de lire quelques livres mais il y en a des centaines et cest vraiment trop compliqué pour moi Surtout en anglais ou en hindi Je me contente donc de misoler dans le jardin et de finir la Gita Les filles, fan de Krishna Murti, sont aux anges Je joue à nouveau le provocateur en qualifiant sa philosophie, tout au moins son application, de sectaire On rigole
Retour vers 16h00, toujours en barque le long des ghats Le vent est contre nous et il faut cette fois remonter le courant Ramesh, 29 ans, qui rame sur le Gange depuis près de 20 ans, nous ramène en moins de 2 heures ! Et ce, sans faire la moindre pause ! On boit tous ensemble un chai chez Babaji
Dîner sur la terrasse de notre hôtel Nouvelle veillée agrémentée de discussion philosophique et de quelques verres de whisky-coca
14/02/03
Lieu : Varanasi
Bonne fête à toutes les amoureuses et tous les amoureux !
Ici, les extrémistes traditionalistes ont organisé des manifestations contre la célébration de la Saint Valentin ! Incitant soi-disant à la débauche sexuelle !
La plus belle journée depuis mon retour à Varanasi Grand Soleil et lumière exceptionnelle sur la ville et le Fleuve na jamais été aussi bleu ! Je nai malheureusement pas eu le temps den profiter beaucoup Jai suivi 4 heures de cours de yoga aujourdhui 2 heures ce matin, comme dhabitude, et 2 heures en fin daprès-midi avec les Suissesses, qui ont déjà pratiqué à de multiples occasions (elles sont donc, bien sûr, bien plus douées que moi ) Et entre temps, on a passé près de 2 heures dans un centre Internet Afin que je vous envoie les dernières nouvelles de mon voyage et surtout afin de montrer quelques trucs à mes amies (je leur ai bien sûr également donné quelques photos Et elles sont très contentes !) La connexion est plutôt lente et parfois tout se déconnecte et il faut tout recommencer ! Ce nest pas grave Même si jaurais préféré passer la journée dehors ! Je rentre à lhôtel après le yoga du soir, abandonnant mes amies qui se rendent de nouveau à la puja Moi je suis crevé, et ces 4 heures dexercices ont réveillé mes douleurs articulaires Je dîne néanmoins copieusement et je finis par aller me coucher avant 21h00 !
La journée a donc filé hyper rapidement Une de plus
Le yoga - malgré les douleurs ! -, me plaît de plus en plus Et il y a une grande fête ici le 1er mars La grande fête annuelle dédiée à Shiva, avec tous les ghats envahis par des hordes de sadhus Jenvisage finalement de rester jusque là !
15/02/03 Lieu : Varanasi Après une longue et bonne nuit de sommeil, je me sens de nouveau en pleine forme Dès 6h00, jarpente les ghats déjà parcourus par de nombreux promeneurs indiens, asiatiques et occidentaux Somptueux lever de Soleil à 6h39 Il y a quelques nuages à lhorizon et le ciel se teinte de superbes couleurs Chai Je regrette néanmoins de ne pouvoir en profiter dans un endroit un peu plus calme Il est quasiment impossible de sisoler complètement sur les ghats |
Lever de Soleil à 6h39 |
Yoga de 8h00 à 10h00
Solide petit déjeuner en compagnie dAndréa et de sabine Et il est déjà midi lorsque je regagne ma chambre On doit se retrouver vers 17h00 pour se rendre à lInstitut de Bénarès où se déroulera le fameux concert Dici là, je compte bien aller retrouver Arti Depuis que je fréquente les Suissesses, ma jeune amie nose plus trop venir discuter avec moi Et quant à moi, je suis un peu moins disponible
Arti nest pas venue aujourdhui Je suis resté à lombre chez Mama à boire du chai et à bouquiner un peu Jai acheté il y a quelques jours son petit livre à lItalien qui parcourt le monde en vendant ses livres Tout comme hier la luminosité est excellente aujourdhui et on peut voir les deux ponts de chaque côté de la ville. On commence également à voir de nombreux sadhus (?) sur les ghats Ils déambulent en groupes sur les ghats, leurs tridents à la main, suivis de près par leurs compagnes ou leurs disciples chargés de toutes leurs affaires
Je prends quelques photos, profitant de la lumière. Notamment en bas de mon hôtel, un peu à lécart néanmoins du ghat de crémation. Comme il fallait sy attendre, je my fais brancher par un type, un petit Indien, les yeux injectés de sang Sans nul doute un héroïnomane en quête dargent facile
- Il est interdit de prendre des photos ici , me dit-il dans un anglais correct Je regarde lIndien Ôte mes lunettes de soleil et le fixe tranquillement
- Ah oui Et pourquoi Il ny a pas de crémation et je prends des photos de la ville Certes, il y avait quand même un mort en attente de crémation au bord de leau, emballé dans des étoffes dorées Mais jétais suffisamment loin
- Respect ! Respect pour les morts Pas de photos !
- Les morts, je les respecte autant que toi mon ami !, que je lui réponds Et puis je nai aucune envie de parler avec toi
Cela dit, je lui tourne le dos et prends de nouveau une photo ! Le gars fulmine Ses yeux exorbités crachent le sang ! Il y a beaucoup dIndiens autour de nous Tous nous regardent
- Si tu prends une photo, je casse ton appareil !, finit-il par me dire
Je me retourne à nouveau vers lui et je lui tends mon appareil
- Tu casses mon appareil photo, je te fracasse la tête !
Je finis par perdre mon sang froid Jen ai plein les sandales de ces mafieux véreux et drogués qui jouent les justiciers sur les ghats Aucune loi ninterdit de prendre des photos et franchement jétais loin Trop loin pour distinguer le mort
Une dizaine dIndiens se rapprochent Mon interlocuteur sénerve de plus en plus tandis que je me contente de lui sourire béatement, lappareil photo toujours tendu devant lui (Je regrette de ne pas lavoir photographier alors !)
Finalement, les Indiens qui ont assisté à notre échauffourée finissent par lemmener à lécart Me conseillant de faire de même
Jai rejoint mes amies comme convenu un peu plus tard et nous sommes tous allés au fameux concert tant attendu Fusion entre du jazz et de la musique traditionnelle hindoustane Mais ce nétait pas le fameux Ravi Shankar Et le concert navait rien dexceptionnel Les Suisses jouaient du saxo, de la flûte et du trombone, et les Indiens, dont le prof de danse de Sabine, jouaient des instruments traditionnels indiens (tablas, cithare, harmonium, tambourin ). Tandis que les locaux rivalisaient de dextérité, les Suisses se contentaient dajouter quelques notes, ou partaient dans des solos malvenus Finalement, les musiciens occidentaux nauraient pas été là, cela naurait pas été plus mal Cétait néanmoins très bien et nous avons passé une très bonne soirée |
Au concert... |
On achève la soirée sur la terrasse de notre hôtel Ce soir on parle un peu de nos expériences passées et de nos propres façons de voir la vie autour dune bouteille (de 2 bouteilles pour être exact) de bière
Et puis comme tous les samedis soirs, les pujas autour des feux se prolongent jusque tard dans la nuit Rythmes enjoués et répétitifs favorisant la transe en plus des shiloms