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Chapitre 2 (5/5)

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(du 19/11 au 23/11)

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19/11/02

Lieu : Bundi

Finalement, y’a pas eu de problème… Mieux, on a eu un départ quasi-immédiat et on a voyagé en cabine ! Enfin, j’avouerai qu’il vaut mieux parfois être au fond du bus et ne pas voir la route. Pour dépasser, il n’est pas besoin d’avoir une bonne visibilité, il suffit d’avoir un bon klaxon ! Sur la route, la loi du plus gros semble prévaloir et les véhicules plus petits venant en sens inverse s’écarte su le bas côté ! On a remonté une colonne de véhicules militaires (roulant à faible vitesse…). Notre chauffeur avait le pied au plancher et le doigt rivé sur la commande du klaxon ! Bien sûr, nous avions pris un bus local, ceux qui s’arrêtent partout. Autant vous dire que dès qu’on s’arrêtait, la colonne nous dépassait et il fallait tout recommencer !

Le voyage a duré près de 5 heures, avec quelques arrêts dans les villages les plus importants… Juste le temps de boire un chai… Le paysage n’est pas extraordinaire. Plat et sec, avec quelques arbustes et des champs… La route est toute droite… Pour rompre la monotonie du voyage, hormis la conduite sportive du chauffeur, on se régale à voir les véhicules hétéroclites qui circulent sur la route. Et puis il y a les vaches… Elles traversent nonchalamment la route quand bon leur semble ! Cela nous vaut un bon coup de frein et un concert de coups de klaxon !

ça roulotte !...

Enfin on aperçoit des collines. C’est Bundi…

On prend 2 rickshaws en leur indiquant une guesthouse qui nous semblait sympathique dans le guide du Routard. Ils nous amènent ailleurs… Là où ils touchent une commission ! Qu’importe, l’endroit nous plaît… Je loge dans une modeste chambre pour 150 Rs et mes amis logent dans une « suite » pour 250 Rs ! Y’a surtout une petite fontaine qui crache de l’eau dans le patio central et une double terrasse avec vue sur le fort et sur le lac (asséché !).

La forteresse de Bundi...

Nous sommes allés nous promener en ville après nous être installés. Rien à voir avec Pushkar… Ici les gens se battraient presque pour se faire photographier. Et puis on n’a guère croiser qu’une dizaine de touristes… Tous les enfants nous abordent, viennent nous serrer la main... et nous demander des stylos ! Pour une fois, ce n’est plus notre pays d’origine qui les intéresse mais nos prénoms… C’est un peu plus agréable…

Bien sûr, on va faire un peu de shopping pour assouvir les pulsions d’Hélène. Son père a beau lui dire de se calmer, dès qu’elle voit des bijoux, elle se met à transpirer… Bracelets, boucles d’oreilles, colliers, ceintures… Je pense qu’elle a l’intention d’ouvrir une bijouterie au retour…

Le village (100 000 habitants) nous enchante tout de suite. Les façades des maisons sont peintes en bleu, en rose, en jaune, en vert. Les murs sont couverts de jolies peintures. Les temples sont nombreux. Et surtout ses habitants nous semblent hyper chaleureux… On s’est baladé dans un marché, on a visité une fabrique d’huile de moutarde, on a discuté avec un peintre, distribué quelques bonbons et ce soir, on a même eu droit à un petit défilé coloré. C’est vraiment la fête tous les jours !

Dégustation d’un bon lhassi (yaourt à boire) à la banane sur la terrasse de notre hôtel pour finir la journée… C’est la pleine lune. Il n’y a pas beaucoup d’étoiles (et je repense à Tabo…) mais juste au-dessus de nous, sur la colline, se dresse un imposant palais-forteresse dont la façade est éclairée… Joli spectacle…

Bon… Il est temps que je vous en dise un peu plus à propos de Michel et Hélène. Cela fait déjà près de dix jours qu’ils partagent mes aventures et a priori, on n’est pas près de se séparer…

Michel vient de passer brillamment le cap du demi-siècle. Il est animateur restaurateur, voyageur observateur et photographeur amateur… Nous partageons donc la passion des voyages et des photos… Il rêve d’un bel appareil photo numérique… Autre détail intéressant : il ne parle pas un mot d’anglais ! Il a pourtant pas mal voyagé !

Hélène, 23 ans, 1m 73, 90-60-90 (a priori… Les mensurations, c’est pour satisfaire la curiosité d’un de mes amis… Salut Gilbert !…), suit un régime drastique et raffole de bijoux… Nous ne partageons donc aucune passion… Elle rêve de rivières de diamants… Autre détail important : dans la rue, elle se fait héler gentiment par bon nombre d’Indiens mâles et littéralement dévorer des yeux par tous les autres… Trois générations à la découverte de l’Inde… Où sont passé mes 20 ans ?… On s’entend super bien et surtout, ce qui me semble le plus important, c’est que l’on a la même conception du voyage… Tranquille… Et rien de planifié ! Le rythme me convient parfaitement…

Ils ne liront ces lignes (s’ils daignent les lire un jour !…) qu’après leur retour en France, un peu avant Noël. J’en profite pour saluer Annie, J.-B. et X, toute l’équipe du « Dauphin » de Cap-Breton, ainsi que toutes celles et ceux à qui ils auront transmis l’adresse du site de mon vieil ami Tardus.

On a rendez vous demain pour un petit déjeuner matinal sur la terrasse…

20/11/02

Lieu : Bundi

Je suis monté sur la terrasse à 6h55. Juste à temps pour assister au lever du Soleil… Des bandes de singes ont pris possession des terrasses des maisons voisines. Ils bondissent agilement d’arbres en terrasses, sans se soucier le moins du monde des locataires humains qui les chassent à l’aide de balai … Un Indien qui travaille dans notre hôtel est même venu nous montrer son « beau » fusil à air comprimé…

Hélène et Michel n’ont pas tarder à me rejoindre. Malheureusement (?), nous avons dû attendre près d’une heure pour prendre notre petit déjeuner… Et quand nous avons quitté notre hôtel, il faisait déjà très chaud ! Nous avons donc écourté notre visite prévue et seulement fait un tour dans le Palais de Bundi. L’accès sur le site est libre mais seules certaines parties en sont accessibles. Le courage nous a manqué pour monter jusqu’au fort de Taragarh. La chaleur commençait à être difficilement supportable et nous avons jugé plus prudent de nous installer à l’ombre dans le jardin du Palais… J’ai appris à mes amis à jouer au « Poker menteur »… et sous un arbre aux senteurs printanières, sur une pelouse bien entretenue, nous avons jouer aux cartes ! Alors là, vous allez dire que c’est bien la peine d’aller en Inde pour jouer aux cartes… Et pourtant… On ne pouvait pas faire plus « couleur locale ». Moins de 5 minutes après avoir retiré nos chaussures, le gardien du site et 2 jardiniers sont venus nous rejoindre… et ont sorti leur propre paquet de cartes !…

On y serait bien passer la journée… Mais le gardien voulait fermer pour aller boire un chai… Nous sommes donc redescendus, jusqu’au premier restaurant (situé aux portes du Palais), où nous avons bu une sorte de bière au goût étrange et ressorti les cartes… Bon, je vous dit qu’il fait vraiment chaud… Limite fournaise… Trop chaud pour aller se promener !

En nous intéressant au travail d’un peintre à côté de notre hôtel, nous avons fait la connaissance de Munty, un jeune Indien de 17 ans qui rêve de venir faire des études en France. Il est plus sympathique que d’autres qui se montrent un peu trop pressants… Il nous invite à dîner chez lui. Rendez vous à 17h30… Juste le temps pour nous de descendre faire un tour au marché pour acheter des pâtisseries, et de quoi se faire une super salade de tomates ! Nous sommes les seuls touristes en vue, autant vous dire qu’on ne passe pas inaperçu… Et inutile de vous dire que pour les photos, y’a pas mieux qu’un marché aux légumes… Surtout quand les commerçants se prêtent gentiment à notre jeu. Michel leur fait peser des fruits, arrange leur étalage de pommes de terre… Il ira même jusqu’à acheter du piment à l’un pour le refiler à un autre… Et tout ceci dans une super ambiance… Tout le monde nous sourit et nous salue aimablement…

On retrouve notre jeune ami Indien à l’heure convenue… et on se rend chez lui. Hélène et Michel en Rickshaw… Moi en moto, derrière Munty. Il conduit à l’Indienne. Après avoir évité 2 bus, une dizaine de vaches, une vingtaine de passants, autant de motos, voitures et autres véhicules, nous sommes arrivé chez lui… Joli quartier, type résidentiel, assez éloigné du centre ville, grande maison, sobre mobilier… Famille aisée ? Je dirai que j’ai vu pire… Le père travaille dans un hôpital. Je n’ai pas bien compris ce qu’il y faisait, mais il n’est pas docteur… Il s’occuperait de différentes maladies infectieuses… Notre jeune ami indien a une jeune sœur (16 ans) et 1 frère aîné, actuellement à Jaipur.

Munty est numismate. Il a déjà accumulé et trié par pays plus de 1500 pièces de monnaie ! (Si vous souhaiter faire un heureux, je peux vous communiquer son adresse…) Il est très fier de sa collection ! On dîne en discutant de choses et d’autres, essentiellement de sa passion pour les pièces de monnaie. Nous sommes rentrés à notre hôtel vers 9h00. L’accueil chaleureux qui nous fut réservé ce soir est à l’image de cette paisible petite ville…

Retour à l’hôtel… Lhassi sur la terrasse face à la pleine lune…

Rendez vous demain à 7 heures… On ne déjeune pas… On grimpe au fort de Taragarh…

21/11/02

Lieu : Bundi

A 6h50, je suis de nouveau sur la terrasse. Je me régale du spectacle des bandes de singes, du lever du Soleil, du coucher de la Lune et de tout ce qui m’entoure… Dommage que les bassins soient à secs… Bientôt rejoint par mes amis, nous nous dirigeons à la fraîche vers le fort de Taragarh qui surplombe la ville au-dessus du Palais. L’accès sur le site est encore libre, mais le fort est en ruines… Nous sommes restés plus de 5 heures à parcourir le fort d’un bout à l’autre. Visitant les salles désertes et parcourant les remparts en contemplant les murs bleus ciel de la ville. Sous la lumière matinale, je vous promets que c’est un bien joli spectacle… Le fort nous appartient… Nous n’avons croisé en tout et pour tout que 2 couples de touristes indiens, le dernier garde du fort, quelques chèvres, une bande de singes… et 1 seule vache !

Parvenu au sommet de la colline (1/2 heure de grimpette), nous avons gaiement festoyé… Salade de tomates, oignons, sel, citron vert et piment… Le tout servi dans une bouteille plastique coupée en 2 dans la longueur… Un régal !

On est allé ensuite se perdre dans tous les bâtiments, déplorant l’état lamentable dans lequel se trouve le fort … Il mériterait mieux… On y trouve de nombreux réservoirs à demi remplis d’eau croupie. On se serait baigner avec plaisir, mais la couleur verte de l’eau et les déchets flottants nous découragent. Surprenant que de se retrouver dans un tel lieu… Magnifique et abandonné… Déserté mais somptueux… Certaines portes gigantesques (plus de 20 m de haut) sont encore en place… Elles sont hérissées de pointes métalliques afin que les éléphants ne puissent les enfoncer. On devine encore dans certaines parties du fort les peintures et les sculptures. Tout devait être richement décoré… Aujourd’hui, toutes les peintures ont été effacées, les sculptures détruites, volées ou sauvegardées ailleurs. Les murs sont recouverts de graffiti et le sol n’a pas été balayé depuis des lustres (sans parler des excréments… Mais bon on est en Inde !)

Hélène parviendra à supporter les odeurs… Je vous raconte pas le malaise quand il nous a fallu gravir la colline… Elle était chaussée de tongs en cuir ! Pas pratique… Et puis elle s’est pris les cheveux dans un acacia armé de longues aiguilles acérées… Et puis quand elle s’est légèrement entaillé un orteil… Ce fut la fin, il nous a fallu redescendre… Bon j’exagère… En fait on avait trop soif !

Michel, égal à lui-même, traverse la place en observateur averti… Quant à sa salade de tomates, cela ne risque pas d’être la dernière… Les piments étaient trop forts cependant… On a essayé de les refiler à des singes, mais même eux n’en ont pas voulu ! Par contre, ils se sont régalé des pelures de citron et d’oignons… Ce soir, on a acheté des cacahuètes en prévision de notre prochaine rencontre…

Ballade dans la ville par la suite. On a enfin eu accès au fameux puits-réservoir de la ville, le Raniji-ki-Baori… Profond de plus de 45 mètres et superbement sculpté.

Petit chai à proximité du marché aux légumes… Retour à l’hôtel…

22/11/02

Lieu : Bundi

J’ai pris mes habitudes… A 6h50, je monte sur la terrasse pour assister au lever du Soleil… Mes amis sont déjà là !

On descend au marché, mais nous sommes les premiers ! Les marchands ne sont pas encore installés… On déjeune de pâtisseries locales et d’un bon verre de chai… On se ballade ensuite dans la ville, de puits en temples et de temples en cénotaphes… Mais les monuments isolés ne sont pas aussi grandioses que ce qu’on a pu voir jusqu’à maintenant… On commence à penser à refaire nos sacs… En repassant par le marché, on rachète de quoi se faire une salade… Pique-nique sur le toit de l’hôtel…

Ensuite il a fallu que je m’occupe de mon problème de carte bancaire, et que j’envoie un fax à ma banque… Mais le numéro de Fax ne marchait pas… Mais le poste était occupé… Mais d’autres clients son arrivés… Mais mon papier était trop épais… Mais le magasin qui possède la seule (soi-disant ?) photocopieuse de la ville était fermé… Mais il y a eu une panne de courant (fort brève heureusement…)… Plus tard, tous ces « mais » m’ont pris quelques temps, j’ai retrouvé les Cap-Bretonnais (?) dans l’échoppe où travaille le peintre avec qui nous avions sympathisé il y a quelques jours. Ils lui ont demandé de décorer leurs journaux de voyage. Plutôt sympa comme idée… J’ai bien failli lui descendre mon ordinateur…

Nous y avons également retrouvé Munty, le numismate, avec qui nous avions pris rendez-vous. Il nous a emmenés dans une école où l’on donne des cours privés. Les étudiants débarquent des villages environnants. Ils paraissent très timides. Munty nous dit que pour la plupart, c’est la première fois qu’ils voient des étrangers ! Pour suivre ces cours de perfectionnement les jeunes Indiens déboursent 250 Rs par mois, pour 1h par semaine, 6 jours sur 7. Dans la classe de mathématique, il n’y a que 8 élèves. Le prof est couvert de poussière de craie. A y regarder de plus près, il n’y a pas de tableau. C’est juste une partie du mur qui est peint en noir. Les craies sont celles que mes collègues instits doivent haïr autant que moi (celles qui grincent…). Au tableau figure des applications de fonctions numériques… Les étudiants, 17/19 ans, paraissent très studieux.

Ensuite Munty nous a emmenés chez un autre professeur, dont l’épouse a peint quelques toiles. Les cours privés se déroulent chez lui… Il y a une quinzaine d’élèves présents quand nous arrivons. Munty nous dira plus tard que pour eux aussi, c’était la première fois qu’ils voyaient des étrangers… Le prof, la cinquantaine, est très jovial. Munty nous dira plus tard qu’il devait être à sa quatrième bouteille… Alcoolique notoire… On nous offre le chai et des biscuits. Le prof a arrêté son cours pour nous accueillir et nous sommes tous réunis autour d’une table basse. On se sent un peu intrus… Pas facile d’engager la conversation… Inutile de compter sur Michel… Même s’il m’a soufflé la plupart des questions que j’ai dû poser au Vizir des lieux. Quant à Hélène, elle n’a fait que pouffer de rire toute la soirée, essayant de comprendre le charabia de notre hôte. Silencieux et attentifs, les étudiants nous dévorent des yeux. Après le chai, il nous présente les tableaux de sa femme, motif de notre visite. Sa femme se tient en retrait. Elle est très belle et elle peint super bien. Contrairement aux autres peintres, elle a peint toutes ses toiles dans différents styles… C’est une véritable artiste… Diplômée en horticulture (Salut Pat !…), elle donne également des cours de soutien avec son mari. Demain on doit retourner les voir, afin que je puisse photographier ses œuvres… J’ai bien essayé au moins dix fois d’adresser directement la parole à sa femme, mais le Vizir répondait à chaque fois à sa place… Evidemment, j’ai fait le malin lorsque les toiles représentaient des divinités hindoues… Je deviens incollable ! En fait il n’y en a qu’une quinzaine de vraiment connus et importants… Mais à chaque fois, ça à l’air d’épater tout le monde qu’un occidental reconnaisse leurs Dieux…

On a fini la soirée chez Munty, voisin du prof. Il y avait un jeune malade et son père dans sa maison. Lorsque les villageois sont trop pauvres, le père de Munty les accueille dans sa maison. En fait toute la soirée, ce fut un véritable défilé. On a discuté longtemps avec lui. Il doit être le local de Bundi qui parle le mieux anglais. Et il développe une mentalité plutôt révolutionnaire par rapport aux traditions, notamment en ce qui concerne le mariage. On s’aperçoit bien vite qu’il idéalise l’Europe. Son rêve de s’y établir nous paraît futile. Mais il a l’air particulièrement décidé et comme il est très doué (autodidacte), je pense qu’il parviendra à ses fins… Sa jeune sœur a décoré une main d’Hélène avec du henné…

Demain matin (Munty nous a convaincu de rester une journée de plus…), on va louer des vélos et on va aller se promener près d’un lac voisin…

Au programme, il y aura également le festival de Bundi… Qui comme par hasard, chaque année depuis 4 ans, se déroule juste après la foire de Pushkar… Mais il n’y a guère de touristes…

23/11/02

Lieu : Bundi

Promenade à vélo ce matin dans la campagne environnante. Munty nous amène dans un cimetière où sont enterrées les cendres du Maharadjah et de sa famille, dans le palais de chasse du Maharadjah et dans un temple où les singes sont nombreux. On avait prévu notre affaire et on régale les singes pendant près d’une heure. J’ai essayé d’attraper un bébé. Un gros mâle est venu me défier, me montrant ses superbes crocs… Munty me met en garde… C’est toute la tribu qui risque de me sauter dessus. Hélène est aux anges… Jusqu’à ce que les singes se montrent un peu trop amicaux… Michel, même s’il s’éclate avec nous, fait un peu la tête… Il aurait aimé quitter Bundi aujourd’hui. Il faut bien avouer que si l’on reste à chaque fois près d’une semaine dans chaque endroit visité, nous n’aurons pas le temps de tout voir… En plus on est resté pour le festival de Bundi, et comme les bassins sont à sec, l’essentiel des animations se déroule à 40 km…

 On nous avait pourtant promis un joli spectacle ! En fait on se contentera de la visite de certaines salles du Palais, seulement ouvertes à l’occasion du festival et d’un repas traditionnel ce soir chez Munty… Et peut-être aurons nous la chance de voir quelques spectacles ce soir… Mais ce n’est pas sûr…

On vient de rendre nos vélos… On s’est acheté des samosas dans une gargote (2 Rs pièce !) et on a été les manger dans une autre boutique où ils servent des « sathi lassi », composés de yaourt, sucre, crème, miel, safran, cardamone, noix de cajou, pistaches et raisins secs… Un régal…

Il est 13h30, Hélène et Michel font la sieste dans leur chambre et j’en profite pour écrire ces quelques lignes…

Mon problème de carte bleue est en voie de résolution… Il ne me reste plus qu’à patienter… Je vais la faire envoyer en poste restante à l’ambassade de France à Delhi…

23h00… On est rentré il y a un peu plus d’une heure de chez Munty… Le temps de boucler mes sacs. Demain on se lève encore de bonne heure… On prend le train vers 8h00 pour Chittaurgarh. 160 km au sud-ouest de Bundi, 2h30 de trajet environ…

Cet après-midi a commencé par la visite des salles obscures du Palais… Enfin pour être vraiment exact, je devrais vous parler de la sieste, mais c’est sans grand intérêt… J’en reviens donc aux salles obscures… Les descendants du Maharadjah, un frère et une sœur, ne pouvant se voir en peinture ont décidé de tout laisser en ce triste état… Il ne suffirait pourtant a priori de pas grand chose pour redonner à ce lieu tout son faste d’antan. Après avoir franchi la gigantesque porte des éléphants, ouverte exceptionnellement à l’occasion de la fête, on débouche dans une large cour. Une cinquantaine d’Indiens sont déjà dans la place… Notamment une école… Quelques enfants nous apostrophent : « One pen ! one pen ! »… Cela devient un peu fatigant… Quand j’en parlerai plus tard au Vizir et à ses étudiants, ils m’apprendront que c’est la seule chose que les enfants savent dire… Et que pour la plupart, ils ne savent même pas ce que cela veut dire !… Bref… On n'a même pas besoin de se concerter… On s’isole, désireux d’effectuer cette visite dans le calme… On gravit un petit escalier, ouvrant sur des couloirs obscurs. Hélène ouvre la marche. Elle s’arrête sur le pallier, devant une des pièces. Elle entend des oiseaux et ne se risque pas plus loin. Mais il fait trop noir, on ne voit rien. Les escaliers qui mènent dans cette salle sont recouverts d’au moins 20 cm de poussière. Les piaillements sont clairement audibles… Il doit y avoir une colonie de pigeons. Michel me prête sa lampe et je gravis les premières marches. J’allume la torche… Des chauves-souris… Des centaines ! Je redescends les escaliers en courant ! Elles sont toutes petites, mais les murs et le plafond voûté en sont recouverts. Comme on rigole comme des fous en essayant d’aller les photographier, de nombreux Indiens nous rejoignent bientôt… Notamment les écoliers… On poursuit notre visite… Le gardien des clés nous accompagne et nous presse de salles en salles. Là encore, on retrouve les vestiges de la splendeur du Palais. Dans l’une des salles, les peintures qui recouvrent les murs sont les plus belles que j’ai pu voir à ce jour. Photos interdites… C’est bien dommage… Y’a une fresque qui dépeint des scènes de chasse… 50 fusils contre un tigre… Tous les traits sont tracés avec de l’or… C’est splendide… La prochaine fois, je file 50 Rs au gardien… et je vous envoie les photos !

Ensuite on a retrouvé Munty. On a fait les courses afin que sa mère nous prépare un repas traditionnel du Rajasthan… Près de 300 Rs… La note est salée… J’en profite pour remercier chaleureusement mes amis pour leur générosité… Dans le quartier où réside Munty, on se rend compte que les habitants ne sont pas habituer à voir des touristes. Un bel attroupement se forme en quelques minutes devant l’épicerie où on fait nos courses… Personne ne parle anglais mais on rigole bien… Ici, les enfants ne nous réclame pas de stylo !

Pendant que mes amis vont s’initier au karam chez Munty, je retourne seul chez le Vizir… Sa femme est vraiment belle… Je veux sa photo ! Je discute pendant près d’une heure avec des étudiants en attendant que le maître des lieux ne daigne se montrer… Ensuite bonjour la rigolade… J’ai vraiment du mal à comprendre son anglais. Il mâche une chique de tabac et de temps en temps il se lève pour aller cracher dehors… Les étudiants sont hilares ! Sa femme apparaît soudain… Illuminant la pièce… Quand je regarde le Vizir, je ne peux m’empêcher de penser que les coutumes Indiennes sont injustes… Je prends quelques photos des tableaux… et je demande au Vizir de poser avec sa femme et sa fille (16 ans), également très jolie… J’ai ma photo…

Mon meilleur lassi, mes plus belles peintures, ma plus belle frayeur et la plus belle Indienne…

Munty a dû s’inquiéter de mon absence prolongée et il est venu me chercher avec sa moto… On finit la journée en jouant au karam. Hélène s’est cassé un ongle en jouant… Elle se consolera en se faisant tatouer de henné l’avant-bras… La mère de Munty mettra plus de 3h pour nous concocter notre dîner. Je fais un tour avec Munty jusqu’au lieu de la foire. Rien d’intéressant… Des échoppes sous des tentures alignées… Munty me traduit ce que lui disent les marchands… Ils lui proposent des commissions de 30% s’il parvient à me faire arrêter chez l’un d’eux ! Mais Munty a bien senti que je n’avais aucunement l’intention de m’arrêter… On fait le tour en 10 mn…

Il m’est impossible de vous dire ce qu’on a mangé ensuite. Mais c’était drôlement bon…

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