Chapitre 2 (4/5) |
(du 11/11 au 18/11)
11/11/02
Lieu : Ajmer
Bus « Deluxe » pour rejoindre Ajmer. 80 Rs, 130 km, 4h00 de trajet ! Pourtant la route est bonne (large et goudronnée), mais elle était aujourdhui encombrée dune file de camions sur pratiquement tout le trajet Cest la fête à Pushkar Enfin cela na pas empêché notre chauffeur de doubler à chaque occasion qui pouvait se présenter. Et en Inde, quand il sagit de doubler, toutes les occasions sont bonnes ! Javais obtenu une place en cabine (le mini-bus était déjà entièrement réservé) et donc aux premières loges pour assister aux prouesses (ou à linconscience !) du chauffeur Enfin ils conduisent tous comme ça !
Avec Hélène et Mit'ch... |
Juste avant de partir, je fais la connaissance dun couple (père-fille) de Français ! Michel et Hélène sont très sympas et pour une fois, je ne vais pas faire lours ! Dautant plus quils vont également effectuer le voyage en cabine En fait on sest retrouvé à 7 dans la cabine ! Plus le chauffeur ! Jaurais bien aimé vous donner une idée de la vitesse de pointe de lengin (qui a quand même réussi à pousser quelques sprints ) mais le compteur ne marchait pas Michel et Hélène ont réservé un hôtel à Pushkar 60 pour 3 nuits ! Hors de mon budget, malheureusement. Même si à bien y réfléchir, cela ne fait que 1 000 Rs, (20 ), ce qui nest finalement pas bien cher Dautant plus quils auraient la piscine ! Enfin, je les ai retrouvés plus tard cet après-midi, et 60 cétait le prix pour une nuit ! Ils ont quand même pu négocier - doù lavantage de réserver -, et obtenir une chambre dans lannexe |
Quant à moi je suis descendu à Ajmer, à seulement une dizaine de kilomètres Et sitôt après avoir trouvé une chambre (250 Rs, chambre double, douche, télé, ventilo), je suis monté dans le premier bus en partance pour Pushkar (7 Rs, 12 km, 40 mn) Ajmer et Pushkar sont séparés par la montagne du Serpent et franchit un col entre les deux villes. La vue est superbe
Pushkar est une ville sainte de lInde. On n'y mange pas de viande, on ny boit pas dalcool et on doit y respecter les lieux sacrés et les cérémonies Hindous, notamment les ablutions qui se déroulent sur les ghats du lac central. Ce lac aurait été créé par Brahma lui-même ! Dans des circonstances qui divergent selon les dires des uns et des autres. Toujours est-il que Pushkar serait la seule (?) ville dans le monde où lon trouverait un temple dédié spécifiquement à ce Dieu ! Pourtant lun des trois qui forment le « Trimurti » ! Cest donc un Dieu très important |
Le temple dédié à Brahma... |
Cest la veille de louverture officielle de la foire. Je suis allé à l « office de tourisme », pour la première fois ! Ils mont montré le programme des 8 jours Cest plutôt varié Compétitions sportives (cricket, tir à la corde, jeux divers) entre Indiens et occidentaux !, courses de chameaux, concours type salon de lagriculture Et bien sûr la foire attire de nombreux forains (manèges, cirques, stands de bouffe, de souvenirs ).
Les Marchands du Temple sont bien évidemment présents et les tentations sont grandes Je sens que je vais moffrir la tenue complète du parfait petit Maharadja, sabre compris
Jai rendez-vous demain à 8h00 à Pushkar avec Michel et Hélène
12/11/02
Lieu : Ajmer
Je suis arrivé à Pushkar avant 7h00. Je me suis offert une visite du temple de Brahma en attendant. Je dis bien offert, car cela ma quand même coûté 103 Rs ! 2 Rs au gars à qui jai acheté des fleurs Et 101 Rs quand il a fallu que je les balance dans le lac sacré de Pushkar !
Bon, il vaut mieux que je commence par le commencement Cest un peu compliqué Un jeune homme (19 ans) ma accosté alors que je mapprêtais à visiter le temple de Brahma. Il sest présenté comme un « étudiant du temple ». Ce qui ma fait sourire Je commence plutôt bien à les voir venir maintenant Mais bon Il sest proposé pour maccompagner, et ma surtout dit que je pourrais prendre des photos ! Alors que la veille, les « policiers » et le fonctionnaire de loffice touristique de la foire mavaient dit le contraire ! Je suis ravi, je vais enfin pouvoir photographier Brahma ! Mon guide me donne quelques têtes de fleurs emballées dans du papier journal Bon, cest écrit partout, dans les guides et sur les murs de Pushkar, NE JAMAIS ACCEPTER QUOI QUE CE SOIT DUN INCONNU ! (Sous-entendu, vous allez le payer très cher !!!) Mais jallais pouvoir photographier Brahma et ma foi le jeune homme semblait vraiment de bonne foi Quand je lui ai demandé combien cela allait me coûter, de même que pour laisser mes chaussures à lextérieur, il me répond que je pouvais donner ce que je voulais, que 2 Rs seraient suffisants Il se propose même de payer pour moi ! Les sort de sa poche et quand je lui dis que cest inutile, il les donne à 2 mendiants, qui mendient (évidemment !) sur les marches du temple. Ils sont nombreux Il y a une trentaine de marches, 2 ou 3 mendiants par marche Enfin, pendant la journée. Il devait être 7h10 et il ny en avait quune dizaine Bref, le geste de mon « guide » me conforte dans mon idée quil est de bonne foi. On visite le temple. Il me raconte lhistoire de Pushkar, de Brahma Je donne la moitié de mes fleurs au Brahmane de service (jai pas vu de cloche à faire sonner Quant à lui, tranquillou, il lisait le journal ! Et jetez quand même un il sur Brahma au fond Cest le seul Temple au monde dédié à ce Dieu ) et je suis mon guide pour la suite de la visite. On en fait le tour Je prends quelques photos Cela na lair de choquer personne Je reviendrai Mon guide me propose gentiment de memmener faire un tour au ghat de Brahma au bord du lac Pas de problème. Cest 7h25, jai encore le temps. Je remets mes chaussures Je demande à mon guide à qui je dois remettre les 2 Rs Il me désigne le « fleuriste ». Je les lui donne Il mincendie ! Tout juste sil ne me jette pas mes Rs à la figure ! Le problème cest quil minsulte (sûrement ?) en Hindi et que je comprends rien Si ce nest quil veut plus de Rs ! Je me tourne vers mon guide qui me fait signe de le suivre et de ne point men occuper Je le suis vers le lac. On descend quelques marches. Je me déchausse à nouveau avant daller offrir le reste de mes fleurs au lac Avant cela, il faut se laver les mains Mes fleurs sont placées sur une assiette où reposent déjà 6 ingrédients. De la poudre colorée rouge, de la poudre colorée jaune, du riz, du sucre et pour le reste jy retournerai demain Bref Jai aussi droit à une noix de coco ! Le Guide du Routard révèle que ce genre de cérémonie peut coûter jusquà 1000 Rs ! Il est trop tard pour reculer ! Je me rends donc au bord du lac de Pushkar, ville sacrée de lInde, avec le reste de mes fleurs, dans lassiette où résident 6 autres ingrédients, sans oublier ma noix de coco ! Mon guide ma laissé entre les mains dun autre jeune homme, parlant lui aussi un anglais très correct ! - A partir daujourdhui, il va falloir en plus se méfier de tous ceux qui parlent anglais ! Egalement des touristes -
Les ghats du lac de Pushkar... |
Il minvite à répéter quelques paroles après lui, censés me laver de tous mes péchés antérieurs (Ouf !) Je balance quelques fleurs à leau. Il minterroge sur ma famille Je lui révèle quil nen reste malheureusement plus grand chose Quà cela ne tienne, une petite prière (en Hindi !) pour ma grand-mère, une petite pour mon frère Jai même droit au grand jeu La prière mortuaire (en Hindi !!) pour mes parents Mais je lui dis que jai beaucoup damis ! Alors là, pas de problème, toutes celles et ceux qui sont dans mon cur seront aussi comblés de bienfaits (Re-ouf !) Finalement, après quelques autres prières (en Hindi !!!), il prélève de leau du lac et fait un joli mélange Surtout grâce aux couleurs rouges et jaunes Comme je my attendais, jai droit au marquage Un beau point rouge entre les deux yeux, à lemplacement du troisième il Avec même quelques grains de riz collés ! Ensuite il me baragouine quelques phrases, et je capte un seul mot « charity », quil répète plusieurs fois au cours des dites quelques phrases Charité ! Pas de problème ! Depuis que je suis en Inde, jai déjà dû remplir quelques gamelles ! |
Pardon ? 500 Rs ! 1000 Rs ? Non là cest un peu exagéré ! Je lui demande innocemment si on peut donner moins Que je ne suis pas très riche Là je lui sors mon regard de cocker A près tout, il a peut-être un cur !
Pas de problème Je peux aussi donner moins (Re re ouf !) Il faut que je lui dise combien Soit, disons 100 Rs Et bien non ! 100, ça ne va pas ! Soit, alors disons 101 ! Okay ! Tope là Mais cétait pas fini !!!
Ensuite je me suis relavé les mains. Le jeune homme ma ensuite demandé de mettre mes mains en coupe afin de recueillir de leau du lac sacré Puis il fallait que jen renverse un peu en répétant ses paroles (en Hindi !!!!) Demain jy retourne et jespère en obtenir une traduction (en plus de la nature et de la signification des éléments contenus dans lassiette)
En fait, demain on va gravir une petite montagne avec mes sympathiques amis de Cap-Breton, restaurateurs (une bonne adresse que je ne manquerais pas de vous donner si vous êtes de passage dans le pays Basque ) Et je compte bien aller me tremper les pieds dans le lac en redescendant Mais je mégare Je dois donc déverser un peu deau du lac en répétant ses paroles (toujours en Hindi) Puis il mexplique, dans un « perfect english » quil va falloir que je lui offre à manger Quil a des frères, des surs et quils ont très faim ! Je le regarde un peu mieux (On ne regarde jamais assez !) Une jolie montre au poignet Une belle chemise Un sourire épanoui Moi, ce matin, je nai pas encore déjeuné ! On verra plus tard Je lui réponds En jetant un regard apeuré sur la noix de coco ! Je sentais quelle allait me coûter très cher
Mais non, on en est resté là Jai encore eu droit à un joli bracelet (quelques fils de coton), je lui ai dit que javais eu le même pour 10 Rs à Jaipur mais il fit mine de ne pas comprendre et minvita à aller remettre mes chaussures Jen profitais pour lui refiler la noix de coco ! Et oui, javais besoin de mes deux mains pour lacer mes chaussures Ensuite il ma conduit chez un autre Brahmine à qui jai donné 101 Rs ! et la noix de coco ! En échange, il ma donné un bout de papier sur lequel jai griffonné mon nom. Pour en savoir plus, attendez demain, le papier est en Hindi Juste devant lantre du Brahmane, un autre Brahmane était en train de disposer des chaises Je nallais pas être le dernier Il devait être 7h50 et jétais peut-être le premier
Pour en finir, il a fallu que je donne 50 Rs au « Guide » En rédigeant ces lignes, je men veux davoir été assez bête pour les lui donner Jaurais mieux fait de les donner au « fleuriste » ! A 8h00, jai retrouvé Michel et Hélène A priori, ils nont rien remarqué Le poids de mes péchés ne doit pas être si lourd à porter
Sinon la foire cétait vachement bien ! |
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Je vous raconterai ma galère pour rentrer de Pushkar à Ajmer, tout l « art du marchandage » selon Michel, le partage du calumet de la paix avec les chameliers, notre chasse à la photo et bien dautres choses encore sur ce salon de lagriculture en plein air une autre fois car il est tard (00h57) et ya du cricket à la télé (lInde contre les Caraïbes ).
13/11/02
Lieu : Ajmer
LInde a gagné Je ne connais pas le score final (du style 268 à 226 ). En fait cétait pas un match complet. Cétait une émission du style téléfoot, avec les sélections des meilleures actions (belles frappes de balles et rattrapages acrobatiques). Déjà quà téléfoot ya trop de pub, là je vous raconte : en plus des écrans publicitaires, avec ses spots souvent étonnant, toutes les séquences sont sponsorisées par une marque. Du style les meilleures frappes de balles vous sont offertes par la bière Goldfischer ! Jai donc toujours pas capté les règles de ce noble (?) jeu Mais télécricket est aussi palpitant que notre téléfoot national
Enfin bref Je suis persuadé que cela ne vous intéresse guère Et ma foi vous avez bien raison Car ce quil y avait dintéressant, aujourdhui létait certes plus quun simple match de cricket. Et il est grand temps que je vous parle un peu de Pushkar et de sa trop (?) célèbre foire annuelle de chameaux. Pushkar, ville sainte, est construite autour dun lac artificiel entouré de 52 « ghats » (grands escaliers menant à leau et non bord de rivière comme je crois lavoir écrit précédemment lorsque jétais à Mandi). Au cours de la fête (« Camel Fair »), des milliers de chameaux (1 bosse), chevaux (magnifiques), buffles (cornus), vaches (en liberté !), acheteurs (experts) et vendeurs (également experts) se retrouvent pour faire des affaires (en grosses liasses). Et pour faire la fête !
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En fait cétait pas un simple match En ce moment cest le championnat du monde de cricket Et tous les Indiens en parlent
Pushkar cest une rue principale, touristique ôh possible Un remake de Mc Leod Ganj avec tous ces commerces de guesthouses, restos, souvenirs pour touristes (du livre au tapis, en passant par les cartes postales et les statuettes en marbre sculpté ), traditionnels dhabas et petites épiceries, quelques temples, encore plus de zone et de zonards et les mendiants Mais ici il ny a pas de lépreux. Il y a pas mal denfants, plutôt accrocheurs, des vendeurs à la sauvette, des jeunes musiciens qui mécorche les oreilles, - déjà que cest bruyant -, et tout plein de gens près à tout pour quon les prenne en photo, pourvu quon soit généreux Certains affichent même le tarif 10 Rs ! Du délire Mais ça marche ! De jolies filles, vêtues outrageusement traditionnellement, des « enturbannés », yen a même des fluos !, et surtout des sadhus Pour certains, cest le concours du plus beau maquillage, dautres sont postés aux endroits stratégiques, dautres encore promènent en ville des vaches peintes dotées dun embryon de cinquième patte sur le dos ! Les sadhus sont partout Pushkar en accueillerait près de 2 000 au cours de la foire !
Le match avait lieu à Mumbay (Bombay)
Au bout de cette rue principale on débouche sur le temple de Brahma et un peu plus loin on atterrit dans le sable et laire où se déroule la foire proprement dit Manèges rudimentaires, restos de fortune, dhabas sponsorisés par pepsi, cinéma en plein air, cirques et diverses animations foraines, et bien sûr, juste derrière, installés dans des dunes de sables fin, les campements des centaines de chameliers et leurs milliers de chameaux. Cette année, la foire na pas attiré grand monde Les dunes gigantesques ne sont quà moitié envahies Il pourrait donc facilement y avoir plus du double de bêtes et dhommes Là encore, la mauvaise saison des pluies serait la cause de cette faible mobilisation
Et des jets de projectiles ont interrompu la partie
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Du haut dune colline qui domine tout le site, nous avons pu nous en rendre clairement compte ce matin. Hélène, Michel et moi avions gaillardement décider den faire lascension de bonne heure Nous nous sommes retrouvés vers 7h30 à la station de bus Premier chai Nous avons ensuite traversé la ville en longeant les ghats encore presque désert (je vous rappelle que je suis en Inde, presque désert, ça veut dire une centaine de personnes ) Le Soleil venait de se lever Nous avons joué à cache-cache avec les « surveillants de baignades » pour prendre des photos Mais en expliquant gentiment que lon ne cherche pas à photographier des femmes nues en train de se baigner, on arrive facilement à convaincre les responsables. |
On longe les ghats jusquau temple de Brahma et on sarrête pour déjeuner. Deuxième chai On se dirige ensuite vers la colline en haut de laquelle se trouve le temple de Savitri, déesse épouse de Brahma. Juste à la sortie de la ville, on trouve un grand escalier de pierres quil suffit de gravir. Lascension, pénible, est cependant agrémentée par la rencontre avec des singes - la deuxième sorte, plutôt gris-noir avec de longues queues -, et surtout sur le panorama que lon découvre peu à peu. Lendroit est plutôt paisible. On ne croise que quelques pèlerins et touristes Au sommet, du temple-bar sponsorisé par coca, la vue est superbe Troisième chai |
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Télécricket et téléfoot ont donc dautres points communs
La descente est plus rapide et lon se trouve rapidement à errer dans les dunes, au milieu des chameaux. Il est déjà 2 heures
On sest promené ensuite toute la journée dans la foire, savourant dinnombrables chai, quelques litres deau, quelques sodas et des spécialités culinaires locales Si les services dhygiènes viennent à passer par les cuisines locales, on peut tout boucler Le spectacle est permanent. Défilés de chameaux, dattelages en tout genre, denturbannés multicolores, de pleurnichards, de vrais mendiants et de touristes
Jen arrive enfin à ma conclusion de la journée Les touristes Pushkar en est malheureusement pollué !
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Ce nest plus une foire traditionnelle, cest une foire pour touristes Et il devient difficile de savoir ce qui relève vraiment du traditionnel ou de lattrape-touriste ! Si je navais pas vu circuler quelques épaisses liasses de billets, jaurais presque pu finir par croire que tout était bidon ! Car des touristes, il en arrive des cars entiers Plus nombreux que les sadhus, les chameliers et leurs chameaux réunis, les touristes sont là Je rigole par ce que jai finalement bien conscience de nêtre moi aussi quun touriste Mais bon Le summum de la fête cest pour la pleine Lune Dans 6 jours Je serai alors probablement déjà loin En attendant, Hélène et son père, (ou bien Michel et sa fille) sont vraiment sympathiques et les journées défilent très rapidement en leur compagnie Je sais quils liront un jour ces lignes et cest plutôt amusant |
Rien de spécial demain On a pris rendez-vous à leur hôtel en fin de matinée
14/11/02
Lieu : Ajmer
Avant de rejoindre mes amis, jai fait un rapide tour dans Pushkar. Il était encore tôt Le village commence à sanimer. Déjà à leurs postes, les mendiants sont nombreux et commencent à me harceler dès ma descente du bus. Au bout dune centaine de mètres, je me rends compte quune nouvelle catégorie de mendiants est arrivée Les écorchés Plaies purulentes ou handicaps bien en évidence, ils tendent les mains (ceux qui en ont encore ) en nous implorant Je nai pas encore déjeuné Le « spectacle » me fait penser à la cour des miracles. Je prends un malin plaisir à donner quelques roupies devant les pseudo-sadhus et leurs vaches difformes à ceux qui me semblent les plus nécessiteux. Mais je ne prends pas de photo
Javais repéré un joli temple Hindou à lentrée de la ville, façade en forme de pyramide sculptée. Alors que je mapprête à y entrer, je lis un écriteau : interdit aux étrangers ! Je nai pas le cur à aller déjeuner. Je retourne errer dans la rue, méditant sur le sort de tous ces infirmes.
Je suis allé ensuite prendre de vos nouvelles Histoire de me changer les idées Un grand merci à mon ami Tardus qui diffuse ces pages sur Internet et à toutes celles et ceux qui de temps à autres pensent à moi Je nai malheureusement pas beaucoup de temps pour vous écrire, si ce nest à travers ces lignes Les journées passent trop vite. Demain, cela fera 60 jours que je suis en Inde. Il me semble être arrivé hier Ou il y a un siècle
Puis direction le New Park Hotel, où je retrouve Michel et Hélène. Cest en retrait du village, presque à la campagne. Il y a des roses et pas de mendiants (enfin, cest ce que je croyais )
Solide petit déjeuner, lecture rapide dun journal local le « Radjasthan Times » Et petit tour à la piscine En fait, on en a bien profité toute la journée et nous ne sommes même pas allés à la foire, dont on percevait les échos. Mais quel bonheur ! Nous avions la piscine pour nous tout seuls ! Grand Soleil Peut-être même la journée la plus ensoleillée depuis que jai quitté les montagnes Et surtout quel tranquillité Il est clair que je vais finir ce séjour en Inde dans un petit village de pêcheurs au bord de la mer Pourvu quil y est de lélectricité
Au moment de partir un mendiant déguisé en gérant de lhôtel me demande 100 Rs pour mêtre baigné Ce qui ma abusé, cest que cest un garçon dhôtel qui ma « vendu », celui qui mavait servi le matin même et à qui javais laissé un bon bakchich Les usages dans ces hôtels avec piscine me laissent un arrière goût amer Quimporte, je nai pas payé (jespère que mes amis nauront pas de problème !), et nous avons quitté lhôtel pour rejoindre Ajmer et le petit Mahak Hotel où je loge depuis quelques jours. Nous avons ensuite essayé daller dîner Mais les pilotes de Rickshaw ne parlent pas un mot danglais On se retrouve dans un fast-food restaurant local Imitation Mc Do Plutôt « branchée » Musique occidentale, petit jardin denfants, décoration kitch On y a passé la soirée. Pizza et glace au menu Sauf pour Hélène qui suit un régime et qui sest contenté de quelques pâtes et dun verre deau.
Pour retourner à notre hôtel, nous avons également été confrontés à la barrière de la langue Après une longue course à travers la ville, via la station de bus, nous parvenons à destination Jai fait une rapide démonstration des usages du portable et des photos numériques à Michel Jespère que le Père Noël comblera ses vux
Demain, on retourne à Pushkar Il devrait y avoir des courses de chameaux et jaimerais bien faire un ou deux tours de grandes roues
15/11/02
Lieu : Ajmer
Nouvelle journée en compagnie dHélène et de Michel Bonne journée, dirais-je même. Nous avons adopté un rythme paisible qui nous permet quelque peu déchapper aux innombrables sollicitations - même sil est impossible déviter tous les racoleurs et autres quémandeurs -, et se supporter la chaleur étouffante de cette belle journée ensoleillée.
Nous avons essayé de rejoindre Pushkar ce matin de bonne heure Mais le chauffeur du bus que nous avons pris a choisi le chemin des écoliers et nous avons mis plus dune heure et demi pour rejoindre la foire de Pushkar ! Heureusement, nous étions en cabine et nous avons donc pu profiter pleinement du voyage. Nous sommes allés déjeuner dans un super hôtel avec terrasse ombragée et vue sur le lac. Les ghats sont ornés de superbes couleurs. Les saris des femmes venues se baigner (se purifier ?) resplendissent sur les marches qui bordent le lac. Malgré linterdiction formelle de prendre des photos et la surveillance étroite de militaires et des brahmanes, il nous est difficile de résister à la tentation. Nous sommes de lautre côté du lac, et nous navons vraiment pas limpression de jouer les voyeurs. On ne distingue que les vives couleurs rouges, jaunes, oranges ou roses des voiles des Indiennes.
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Si le lieu est terrible, les prix sont plutôt dissuasifs. 30 Rs pour un chai ! Pas un plat à moins de 100 Rs ! Ma foi, nos estomacs vont attendre un peu avant de déjeuner ! Le chai ne coûte que 5 Rs maximum partout ailleurs Et cétait compter sans les taxes 103 Rs ! Pour 3 chai ! Pour un peu, si on avait déjeuné, on payait en carte bleue ! On est quand même resté une bonne heure Ensuite on sest promené sur les ghats ombragés, à lopposé de ceux où se déroulent les traditionnels ablutions. La faim nous a mené dans un restaurant-guesthouse super tranquille, avec un petit jardin. On peut y résider dans des petites cases rudimentaires mais suffisantes. 80 Rs par nuit hors foire, 300 Rs pendant la foire ! Et le repas était super copieux (Hélène, toujours au régime, na pas fini son thali) Là encore, on est resté un bon moment Digestion à lombre et hors de portée de lagitation du village |
Cap sur la foire ensuite On cherche de lombre de gargotes en gargotes, sirotant chai sur chai. Michel et moi, on séclate à photographier tout ce qui bouge et on cherche des postes stratégiques. Malheureusement les courses de chameaux nont pas eu lieu La journée sécoule néanmoins très vite Superbe coucher de Soleil sur les campements des chameliers.
Ensuite, nous sommes allés nous faire peur sur une des cinq grandes roues Le manège semble dater du siècle dernier Avec tous les rafistolages à lindienne que cela comporte Un boulon ou un câble qui lâche, bonjour les dégâts !
Sains et saufs nous sommes ensuite revenus à Ajmer.
Demain on remet ça
16/11/02
Lieu : Ajmer
Nouvelle journée chaude et ensoleillée Tellement chaude quil vaut mieux sinstaller à une terrasse et prendre le temps de déguster quelques chai Ce que nous avons fait avec plaisir Et la journée passe ainsi très vite Le spectacle coloré et animé de la rue ou de la foire est amplement suffisant. Le matin, on cherche un coin tranquille pour déjeuner copieusement Pour 50 Rs, on a accès a un buffet de fruits, toasts, crêpes, et tout ce qui va avec (beurre, confiture, miel), thé, café Hélène se contente dun chai sans sucre. Michel et moi, on se remplit la panse.
On traîne ensuite sur les ghats déserts (presque !) Puis cap sur les rues commerçantes, pour déjeuner. On trouve une terrasse au-dessus de la ville On y reste près de 2 heures, dominant le passage.
Le défilé des touristes (en tous genres), des sadhus (beaucoup plus de faux que de vrais !), des chameliers (moustachus enturbannés), des pèlerins (enturbannés moustachus !), des pèlerines (sous des voiles aux couleurs vives), des commerçants ambulants *(vendeurs de cacahuètes, chai, fruits et légumes, colifichets pour touristes, jouets pour enfants, flûtes, gadgets divers - du couteau télescopique à la boîte à cobra, en passant par les cartes postales, les chapeaux, les pellicules -), les divers mendiants (les faux-sadhus avec ou sans vache à cinq pattes - 10 Rs la photo -, les estropiés - cul-de-jatte sur planche à roulettes, roulant sur eux-mêmes en poussant leur bol à aumône, ou bien se traînant comme ils peuvent le long des rues, manchots, aveugles -, les musiciens chanteurs, les femmes qui cherchent également à se faire photographier ), des militaires (armés jusquaux dents darmes les plus diverses - Pour mes vieux amis, pas de FAMAS -), des travestis (vous avez bien lu : des travestis !), des photographes (avec du super matos !), et de quelques personnes « normales » (tout de même !), est incessant.
On sest rendu sur le ghat de Brahma, là où jai prié pour 101 Rs Jai donc enfin quelques réponses aux questions que javais laissées en suspens lors du précédent épisode. Les 7 éléments constitutifs du don (et leurs symboles) sont : la poudre rouge (pour le sang, symbole de force), la poudre jaune (pour lor, symbole de prospérité), le riz (pour ne jamais manquer de nourriture), les fleurs (pour vivre dans la joie), du sucre (pour que la vie soit « sucrée » !), une cordelette (aujourdhui autour de mon poignet, pour me porter bonheur !) et une noix de coco (représentant loffrande, et servira de nourriture pour les pauvres cest ce quon ma dit !). Quant au bla-bla-bla quil mavait fallu débiter en guise de prières, même après une traduction, je ne serai pas capable de vous en redire 2 mots, même sil sagissait effectivement de prières Enfin, jai assisté à quelques pujas de touristes et le rite savère quelque peu différent en fonction de la tête du client ! Escroquerie ou réel acte de dévotion, par le biais du don pour les pauvres, jai néanmoins vu de nombreux Indiens marqués du point rouge garni de riz
En fin daprès-midi, quand la chaleur devient supportable, on se rend à la foire. En attendant le coucher de Soleil, vraiment superbe depuis quelques jours, on sarrête pour boire des chai en se dirigeant vers les dunes. Moins de chameaux Plus de la moitié des bêtes sont déjà repartis sous dautres cieux. Par contre le nombre de touristes et vendeurs à la sauvette ne cesse lui daugmenter. Pour les touristes, il en arrive des cars pleins. Ils défilent à la queue leu-leu dans des charrettes et traversent la foire. Ils arrivent de Jaipur et demain ils seront à Jodhpur. Pour les vendeurs à la sauvette, ils parlent bien langlais et nous accostent toutes les 10 minutes Dès quon sarrête
Enfin cela ne nous empêche pas de passer des supers journées et on a bien du mal à se décider à quitter la place
* Vous pouvez respirer un bon coup La phrase risque dêtre longue Si vous en avez marre, vous pouvez vous contenter de lire ce qui est écrit en gras.
17/11/02
Lieu : Ajmer
Journée noire Mais il fallait bien une petite galère dans ce périple jusque là quasi-idyllique La galère, cest la perte de ma carte bleue ! Le seul moyen pour moi dobtenir de largent Autrement dit, me voilà réduit à trouver quelques vêtements de couleur orange, à me laisser pousser la barbe et à mendier ma pitance ! Bon jen suis pas encore là Jai fait opposition et demain je vais devoir effectuer quelques démarches pour que ma banque men envoie une nouvelle ! Dici là (il faudra bien un mois pour en obtenir une autre !), je vais vivre aux crochets de mes sympathiques amis qui se sont immédiatement proposés pour maider ! Non je rigole, jai une petite provision deuros Mon assurance tous risques !
Enfin cest bien étrange de ressentir un tel « dénuement » pour la perte dun petit bout de plastique, comme me la si bien fait comprendre Michel. Dans ce pays où la grande majorité des gens ne vit quavec quelques roupies par jour Mon appareil photo suffirait à nourrir une famille pendant deux générations ! Jai un peu honte Sans parler de tous ceux et celles qui eux nont pas dautre choix que de mendier du fait de leurs divers handicaps.
A par ça tout va bien ! Même si jai la haine !!!! Sans Michel et Hélène, je me jetais dans le lac de Pushkar, rejoignant le pétale de fleur de lotus jeté par Brahma
Notre emploi du temps quotidien na pas trop changé en dépit de ma mésaventure.
Même si on sent bien que ce nest pas une « grande » foire, en raison du manque de pluie, il est clair quon ne reverra pas un tel spectacle de notre vie Quand le Soleil se couche, on se rend sur les dunes On sarrange pour avoir un chameau dans laxe du Soleil, et bonjour les jolies photos
Ce soir yavait un chameau super décoré ! Au moins 20 Kg de breloques rutilantes et colorées Et le chamelier prend la pose, brandissant une longue bannière En quelques minutes, on est une trentaine sur la dune où se trouve le chamelier et son chameau Les flashs crépitent de partout Un acolyte du chamelier distribue des cartes de visite pour un marchand de la foire Cest de la pub On espérait voir des courses de chameaux, de chevaux, des concours de danses, de décorations de chameaux et dattelages On se contentera dun superbe panneau publicitaire ! Tous les touristes présents sur la dune ce soir auront certainement une jolie photo souvenir de leur passage à Pushkar Jimagine ce que cela devait être il y a 20 ans, les années de bonne mousson Aujourdhui, même si cela reste véritablement enchanteur, on sent que cela devient un peu nimporte quoi. Daprès un vendeur de bijoux - Hélène en raffole -, il y a quelques années, les ablutions navaient lieu quau moment du lever du Soleil Aujourdhui, cest le défilé toute la journée |
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Sur la dune, il y avait aussi un petit serpent Une vipère Je ne sais pas Le serpent, sans doute apeuré par le nombre de gens, se tenait enroulé sur lui même, et cachait sa tête. Il a fini écrasé sous une pluie de grosses pierres, balancées par de jeunes Indiens.
Retour à Ajmer après un « super thali », vraiment super pour 50 Rs, en compagnie dun couple de jeunes belges, Marc et Stéphanie, dans un « restaurant cuisine local » Même si sa clientèle était exclusivement composée de touristes !
18/11/02
Lieu : Ajmer
14h04 Depuis mon arrivée à Ajmer (et surtout Pushkar, où jai finalement passé toutes mes journées !), je nai plus pris le temps dessayer de vous faire vivre du direct En voici donc quelques lignes. Hélène, Michel et moi sommes installés sur les ghats, à lombre, au bord du lac. Juste en face du lieu où se déroulent les traditionnelles ablutions. Les bruits de la foire (haut-parleurs, musique ) et les chants des femmes qui se baignent parviennent jusquà nous.
Nous venons de donner quelques fruits (bananes, oranges et grenades) aux grands singes qui se sont installés ici, histoire de nous faire accepter sur leur territoire. Et puis bien sûr de nous amuser Les fruits nous étaient initialement réservés, mais bon Jai pas pu prendre de photo La police profitait également du spectacle et sur les ghats, il est « not allowed to take photo ». Cest écrit partout !
La foire... Marchands... Manèges... |
Plutôt que de se plonger dans le lac, on a profité d’un peu de tranquillité pour se plonger dans nos lectures… Je viens d’en finir avec la troisième partie de mon « auto-stoppeur dans la galaxie » et j’en profite pour prendre quelques notes, que je reprendrai ce soir… C’est l’avant dernier jour de la foire. Cette nuit, c’est la Pleine Lune et des centaines (milliers ?) de gens vont venir se baigner dans le lac. Toute la semaine, les Indiens sont venus se tremper, laver quelques vêtements et effectuer les rituels appropriés. Mais cette nuit et demain, cela risque d’être encore plus spectaculaire… Le lac risque de déborder… Non, y’a pas beaucoup d’eau. On nous a même dit que cette année on pouvait le traverser à pieds. Et puis c’est tout de même pas la grande foule… Sur les ghats, des hommes ont déroulé leurs turbans sur les marches pour les faire sécher. Large d’1 mètre, leur longueur peut atteindre une vingtaine de mètres ! Y’en a des jaunes fluos… C’est assez joli ! Des femmes étendent leurs saris dans le vent… On dirait des grands drapeaux à prières. Ça aussi c’est assez joli ! Au-dessus des ghats, il y a des bâtiments blancs. Pas plus de deux ou trois étages. Bien souvent des restos avec vue sur le lac ou sur la rue commerçante. Au-delà des terrasses, on aperçoit les coupoles décorées de différents temples. |
Leau du lac est trouble, boueuse, voire saumâtre On y a quand même vu de gros poissons. Des cormorans pêchent en apnée Ils peuvent rester super longtemps sous leau Mais je suppose quils plongent à laveugle, car on ne doit pas y voir grand chose. En fond de tableau, une colline surmontée dun temple
Le ciel est bleu Pas un nuage
Voilà pour la photo !
De temps en temps, on aperçoit un militaire. Ils veillent à ce quon ne prenne pas de photo tout en assurant notre sécurité. Les militaires sont partout. On subit plusieurs « contrôles » avant darriver à Pushkar. Hier il a même fallu quon descende du toit du bus où nous nous étions installés pour effectuer notre voyage quotidien. Ils sont partout autour du lac, sur tous les ghats. Il y a même des commandos ! Même à lentrée du temple de Brahma, en haut des escaliers, 2 militaires armés sont en poste derrière des sacs de sable empilés, le doigt sur la gâchette Il y a même des portiques détecteur de métal aux abords du temple ça sonne à chaque fois ! Mais tout le monde passe Les militaires « patrouillent » également là où se tient la foire. On les trouve à lombre des dhabas, chai à la main ou devant lentrée des spectacles érotiques (pas plus haut que le genou !) Présence dissuasive après les attentats ? Jimagine quil a même dû y avoir des pressions internationales Des flics en civil sont également venus nous voir Inutile de vous dire que nimporte quel gros malin (ou plutôt gros ) pourrait sil le voulait vraiment se payer un carton !
Aujourdhui, nous ne sommes même pas allés à la foire. Nous sommes remontés au temple de Shavatri, histoire de profiter du coucher de Soleil. Vu den haut, il est évident que presque tous les chameaux sont déjà partis
Nous aussi On part demain matin Destination encore inconnue ! On improvise demain à la gare de bus ! On aimerait descendre sur Bundi, à 160 km au sud dAjmer. Mais le problème, cest que tous les bus seraient réquisitionnés pour effectuer des navettes entre Ajmer et Pushkar |
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