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Chapitre 2 (2/5)

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(du 02/11 au 05/11)

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02/11/02

Lieu : Delhi / Bharatpur

… Arrivée dans le Rajasthan, à Bharatpur vers 18h30 après une longue journée…

Tout a (mal) commencé ce matin lorsque j’ai quitté mon hôtel un peu avant midi. Le patron a voulu me faire payer un jour et demi !, prétextant que j’étais arrivé la veille à 7h du matin… On discute… Finalement je ne payerai pas plus, ayant bien précisé le jour de mon arrivée combien de temps j’allai rester et m’étant mis d’accord sur le prix ! J’ai donc refusé de payer plus (le patron), mais j’ai pris un malin plaisir à laisser un généreux pourboire à mon garçon d’étage, venu s’initier la veille à l’informatique dans ma chambre, ainsi que le réceptionniste, sous les yeux médusés du patron !

Vélo-rickshaw pour la gare… Et attente prolongée sur le quai 4, où mon train était censé arriver… J’avais prévu plus que large, mais je souhaitais tester l’ambiance des gares… J’ai d’ailleurs pris quelques notes…

Il est 13h12… J’attends mon train, le Jantan Express, en partance de la gare de New Delhi à 14h00, à destination de Mumbay (Bombay), arrivée prévue le lendemain à 20h00 ! Soit 30 heures de voyage pour 1388 km ! Autant vous dire que le train s’arrête partout et que finalement peu de gens effectue le trajet entier (Il existe des trains beaucoup plus rapides – 16 h1/2 !). Tout comme moi, les voyageurs se contenteront de faire une partie du parcours. J’ai posé mes sacs dans un coin et je me suis installé tout à côté. Témoin vigilant et silencieux, je profite du spectacle… Il y a des centaines, non des milliers de gens ! La plupart sont des voyageurs, tout comme moi dans l’attente d’un train. Il y a des militaires, avec des drôles de fusils, des familles, avec des enfants de tous âges, des solitaires, des barbus, des moustachus, des imberbes, des sadhus, des enturbannés, des nu-tête… et pas de touristes ! Pas un en vue ! Et puis il y a les autres, ceux pour qui la gare est devenue un lieu de travail. Il y a ceux qui font du commerce d’un peu de tout. Il y a des kiosques fixes (journaux, médicaments, divers pour le voyage…), des kiosques mobiles (ravitaillement de dernière minute) et tout un tas de marchands ambulants qui eux vendent de tout… Enfin surtout de la salade de lentilles, des jouets pour enfants, des oreillers gonflables, des mouchoirs et des chaussettes… (Sur le coup j’ai trouvé ça bizarre, mais ce soir, je sais pourquoi on trouve facilement des chaussettes dans les gares…) Il y a aussi un nombre important de porteurs, en vestes rouges, avec leur « chiffon-turban » qu’ils se mettent sur la tête afin de supporter le poids des valises. J’en ai vu un en porter 3 ! Plus un gros sac dans la main libre ! Mais le service n’est pas donné… Quelques Indiens rechignent à payer l’addition ! - Je ne suis pas le seul ! –

Quelques gros rats furètent entre les voies, en quête de morceaux de chapatis… Et puis il y a tous les autres… Les cureurs d’oreilles, les mendiants (beaucoup d’enfants), les acrobates, les revendeurs à la sauvette, les « zonards »… Bien entendu, le nombre d’enfants me semble considérable… J’étais prévenu… Il y en a beaucoup qui parcourent la gare à la recherche de bouteilles plastiques et autres déchets recyclables.

La gare est « très » bruyante… Les annonces des haut-parleurs se succèdent, ponctuant les arrivées et les départs. Parfois ce doit être en Anglais mais j’ai beaucoup de mal à comprendre. (En fait, fort heureusement, j’ai bien compris !) Les trains se succèdent. Mais sur mon quai, il y a bien un train, et ce n’est pas le mien ! Et il est 13h51…

Inutile de consulter les panneaux...

Pas facile de se renseigner auprès des agents quand on a 25 Kg de bagages sur le dos… Je me renseigne donc auprès des voyageurs et des vendeurs ambulants… J’apprends que mon train ne part plus du quai 4 mais du quai 2… Je dois reprendre mes sacs, monter sur la passerelle et redescendre sur un autre quai… Je me renseigne à nouveau… Mumbay ? Ah non ! Je vais pas à Mumbay !… Les trains sur les 2 quais ne sont pas le Jantan Express… Il est 13h59… Fort heureusement - je dis cela mais en fait, il y a une quantité invraisemblable de gens prêts à vous aider n’importe où -, je suis tombé sur un couple qui souhaitait prendre le même train que moi, et l’homme parlait la même langue que moi… 14h25, le train qui occupe le quai 2 fait semblant de partir… et s’arrête définitivement (?) quelques mètres plus loin… Nouveau jingle dans les haut-parleurs (c’est amusant, c’est le même son qui ouvrait Windows 3.1), je parviens à décoder quelques mots… 

« Jantan Express… delayed… platform five… »… Cela me suffit… Le jeune couple a déjà mis la main sur leurs valises… Je ré endosse mes sacs… A nouveau la passerelle… Direction le quai 5, qui d’ailleurs est le même que le quai 4 ! Les deux voies donnant sur le même quai… Je me renseigne à nouveau… Les inscriptions sur le train sont en Hindi… Après un interrogatoire en règles d’au moins quatre personnes, je peux considérer que je peux monter dans le train raisonnablement ! Le train est effectivement un omnibus et on s’arrête partout… Malgré le départ avec plus d’une demi-heure de retard, j’arrive à Bharatpur à 18h25, soit avec seulement 10 minutes de retard…

Rickshaw jusqu’à l’entrée du parc où l’on trouve une forte concentration d’hôtels… Je suis à l’Hotel Park View (150 Rs)… J’ai déjà réservé mon vélo pour demain matin… Réveil 5h45…

Dimanche 03/11/02

Lieu : Bharatpur

« Bharatpur est célèbre pour sa réserve ornithologique répertoriée au Patrimoine mondial de l’Unesco, le Keoladeo Ghana National Park. A visiter absolument, cette réserve ravira même le profane. Aux yeux de beaucoup, elle constitue le clou d’un voyage au Rajasthan… » Lonely Planet, Inde, 5ème édition

Moi, c’est par-là que j’ai commencé mon périple au Rajasthan… Et effectivement je ne fus pas déçu ! Je fus consterné, frustré, et incommensurablement déçu !

Le parc est théoriquement constitué de 4 gigantesques bassins entourés d’allées ombragées que l’on parcourt en cyclo-pousse, en tonga (charrette tirée par un cheval), à pieds ou à vélo. Les 4 lacs artificiels sont en théorie alimentés par 4 rivières et surtout par la mousson. C’est là que pendant l’hiver des hordes de volatiles migrateurs viennent habituellement séjourner… à condition qu’il y est de l’eau !

Et cette année, la mousson n’a pas été particulièrement généreuse, tout au moins au Rajasthan. En plus, un barrage a été créé sur une des rivières censée alimenter les étangs en raison du Tiger Project… Alors les bassins sont à sec ! 

Et il n’y a pas l’ombre d’un seul des milliers d’oiseaux promis !!!!!…

Des bassins à sec... Et pas d'oiseaux !...

 Du moins point d’oiseaux migrateurs. On entre donc au parc pour y observer les hérons, flamants, spatules, aigrettes, grues, cigognes et autres volatiles qui peuplent le bord des étangs… Mais tout ce qui est aujourd’hui observable, c’est la faune des haies, d’une sorte de savane (là où il devrait y avoir de l’eau…) et d’une forêt dense tout à fait au sud du parc.

Pour améliorer la pub, tous les locaux nous racontent l’histoire d’un tigre… résident soi-disant dans le sud du parc…

Enfin, loin de me douter de ce qui m’attendait, je suis donc parti de bonne heure ce matin. 200 Rs l’entrée pour les étrangers, les Indiens ne payent que 25 Rs. J’ai dignement esquivé les guides ornithologiques, plutôt avides… Je sais maintenant pourquoi… Les petits malins ! Y’a pas d’eau, y’a pas d’oiseaux, y’a pas d’boulot !

Je décide d’emblée de traverser le parc et me rendre tout à fait au sud, et puis de remonter tranquillement. En traversant le parc sur l’axe principal goudronné, j’ai bien vite compris que la situation était critique… Il ne reste que quelques petits bassins et des petites mares en voie d’assèchement. Et qui plus est, l’eau des bassins provenait de puits voisins. Les pompes vrombissent toute la journée, ce qui n’arrange rien à l’affaire !… Et pas un oiseau… Les employés du parc font grises mines…

J’ai malgré tout fait un sacré tour, sous un Soleil de plomb (derrière l’épais nuage, toujours présent !), plus souvent poussant que chevauchant mon vélo sur des pistes de sable, de pierres et de pavés, désertes et arides…

Voici mon carnet de chasse pour toute la journée (je suis rentré à 17h00…) : 2 chacals – une vingtaine d’antilopes – quelques bandes de singes – des tortues – des papillons – des petits oiseaux (huppes, martins pêcheurs - petites perruches vertes comme on en voit partout, 1 marabout, 5 ibis et 2 aigles ridicules !) – et quelques poissons énormes, trop gros pour les oiseaux, qui se débattaient lamentablement dans les rares flaques où il restait un peu d’eau…

 

 

Le vélo commence à peser...

 

Lugubre spectacle que celui des carapaces vides des tortues qui jonchent le bord des mares… Un millier de tortues seraient mortes cette année… Sur le chemin du retour, comme j’allais à pieds (trop mal aux fesses !), j’ai eu le temps de discuter (de me faire brancher) par les fameux guides ornithologiques, au chômage technique faute de pluies… Ils se sont adaptés et me proposent de voir un hibou, un trou à python, et des tortues… L’un d’entre eux, plutôt sympathique, m’a accompagné jusqu’à la sortie. Il m’a invité demain chez lui à l’occasion de Diwali… C’est la fête la plus importante des Indiens, équivalant à notre Jour de l’An… Des détonations de pétards se succèdent depuis quelques jours… Ce soir, c’est la guerre !…

04/11/02 (1er jour de Diwali)

Lieu : Bharatpur

C’est donc Diwali aujourd’hui… Et je n’ai strictement rien prévu ! Les options sont cependant nombreuses… Deeg, Fatehpur Sikri, buller aux environs de ma résidence, ou encore visiter la ville. Tout dépendait en fait de l’heure à laquelle j’allais me lever. Et hier soir, j’en avais vraiment « plein les pattes »…

Je me suis finalement levé de bonne heure (7h00 !) et j’ai donc opté pour une petite excursion. Destination : Deeg, un petit village à 35 Km au nord de Bharatpur. Le trajet dure 1 heure. Ce matin, je m’y suis rendu en jeep-taxi-bus pour 25 Rs… La Jeep, renforcée de partout, peut contenir jusqu’à une vingtaine de personnes. Ce matin, nous étions 5 à l’avant, 4 au milieu (dont moi, mais heureusement il y avait une femme, sans quoi…) et il devait être 6 derrière. En cours de route, des gens s’accrochent où ils peuvent. La JTB s’arrête à la demande et fonce sur les routes désertes (enfin pas trop désertes ! On est en Inde !…). Plus tard, j’ai revu de tels véhicules avec des passagers sur le toit, en plus de tous ceux entassés dedans et ceux qui s’y accrochaient ! Pour le retour, j’ai choisi le bus ! Seulement 7 Rs et toute la place nécessaire pour m’étaler !

Deeg est une destination recommandée par le « Lonely Planet » (je ne l’ai toujours pas jeté, malgré les trop nombreuses expériences du type « keoladeo Park »… Pourtant il doit bien peser près de 2 Kg !). J’ai donc visité le palais de Suraj Mahl, « l’un des édifices les plus prestigieux et les mieux proportionnés d’Inde… ». Formidable contraste entre des zones quasi habitables et des zones « sinistrées » ! L’Enfer y côtoie le Paradis ! On peut découvrir les habitations du dernier Maharadjah qui y vécut il y a seulement 30 ans. Le guide « officiel » insiste bien sur le fait que tout l’ameublement est d’origine européenne… Mais y’avait rien de chez nous ! A l’extérieur, on trouve un grand jardin ceinturé de grands bâtiments, non accessibles. L’ensemble est encadré par deux grands bassins artificiels (de la taille de 2 terrains de football) où l’on vient se baigner et laver son linge.

On peut également se perdre dans une zone en ruines, tout au moins laissé à l’abandon, et parcourir quelques édifices. Ambiance « Mille et Une Nuits » avec beaucoup d’imagination… Car si l’architecture est grandiose (on retrouve l’empreinte de Shah Jahan, le commanditaire du Taj Mahal), si le jardin central est parfaitement entretenu, si les pièces accessibles relèvent d’un charme certain, on est vite confronté à des tas d’immondices, à des chantiers inachevés, à des détériorations diverses (tags - et oui, ici aussi ! -, vandalisme, pillage…). Des gardiens, armés de solides bâtons veillent au grain et suivent les groupes de jeunes. Nul doute qu’un super coup de balai serait nécessaire pour redonner à ce lieu tout son charme d’antan. Je me suis poser dans un coin et j’ai imaginé un Maharadjah vivant ici, entouré de sa cour.

Que dire ? Quel gâchis… Sans aucun doute…

Je suis sorti me gaver de pâtisseries en attendant le départ d’un éventuel bus pour Bharatpur. Qui dit Diwali, dit pâtisserie ! Il y en a des montagnes ! de toutes les couleurs et pour tous les goûts. Tous les dhabas en vendent, et il y en a bien une trentaine de différents, disposés sur des plans inclinés qui montent jusqu’au plafond ! Chaque pâtisserie coûte 10 Rs… Tous ceux qui peuvent se le permettre rentrent chez eux avec une boîte en carton garnie… Diwali dure en principe 5 jours… Malgré la montagne de gâteaux, les cuisiniers sont toujours en train d’en préparer…

J’ai bouquiné un peu en dégustant mes gâteaux… Ils sont super-extra-méga sucrés ! Pas tous, bien sûr… En tout cas, c’est assez écœurant au bout du … Je ne sais plus, mais j’en ai testé pas mal !

Retour en bus donc et ballade dans Bharatpur… La région et la ville sont très pauvres. En plus, je suppose que la manne touristique n’a pas été formidable cette année… Tout le long de la route, on croise des maisons en paille, terre et bouse séchée. Les gens sont pieds-nus, vêtus de guenilles.

Les pâtisseries pour Diwali... Un régal !...

 En voilà d’autres qui ne profiteront pas de la fête. Hormis les tracteurs, et les véhicules qui pétaradent sur la route goudronnée, c’est le moyen-âge. Les buffles ont remplacé les vaches. La région est plate aussi loin que je puisse voir (c’est-à-dire finalement pas très loin, en raison du nuage de brume qui ne m’a pas quitté depuis Delhi. On est pourtant à 150 km !) et entièrement consacrée à l’agriculture. Mais je devine des terres sèches et un système d’irrigation insuffisant, du moins cette année.

A Bharatpur, je n’ai pas croisé de mendicité (ni de touriste d’ailleurs !), mais j’ai bien dû me faire héler par des « hello » plus d’une centaine de fois ! Je m’arrête parfois pour discuter quelques minutes, répondant pour la millionième fois aux sempiternelles questions : d’où je viens ?, première fois en Inde ?, mon métier ? (mon salaire !), combien de temps je reste en Inde ? Marié ?. Parfois, on me demande mon nom. Aujourd’hui j’avais choisi Alain Delon… Aussi inconnu ici que ne l’est chez nous Gotam Govinda, la plus grande star de Bollywood !

Demain, je vais visiter Fatehpur Sikri… Une ville fantôme…

Une dernière chose… Les moustiques sont là… J’espère que les détonations des pétards vont les effrayer…

05/11/02 (2ème jour de Diwali)

Lieu : Bharatpur

Si Deeg m’a impressionné… Cette fois-ci, je suis tombé sur le cul ! Fatehpur Sikri, cité fantôme, ancienne capitale de l’Empire moghol, m’a enchanté ! Pendant 2 bonnes heures…

Je suis parti de bon matin, vers 7 heures. Tout est calme… Hier soir, c’était la troisième guerre mondiale !… Seul le vieux gardien de l’hôtel où je réside est levé… La route est déserte. Je me dirige vers la route de Fatehpur Sikri, à seulement 24 km de Bharatpur, mais dans un autre état, l’Uttar Pradesh. Je pourrais éventuellement faire du stop ! Mais non, sitôt le premier carrefour, je me fais ramasser par une jeep… 10 Rs… Et en plus je voyage dans le coffre… à côté d’un vieux sadhu (qui prend beaucoup de place ! Heureusement, il n’ira pas loin !) Je finirai même par être le dernier passager et à m’asseoir confortablement à côté du chauffeur… Il a des petits yeux… La nuit a été longue…

7h30… Sur le site… Grandiose ! J’ai eu la chance d’arriver par la Porte Sublime… (Les cars de touristes se garent de l’autre côté…) Tout est encore très calme. Les échoppes pour touristes viennent juste d’ouvrir. Je bois un thé et discute avec le gérant du café-souvenirs-étoulereste pour savoir ce qu’il y a d’intéressant à voir… Je découvre qu’il est aussi guide et bien entendu il se propose de m’accompagner ! Non merci… (pendant les 6 à 7 minutes qu’il me faut pour boire mon verre de chai, j’en ai quand même déjà refoulé 3 ou 4, et autant de vendeurs de souvenirs « made in Agra » ou ailleurs. Agra, la ville touristique où se trouve le Taj Mahal est toute proche et la plupart des touristes et des souvenirs proviennent de là (touristes en bus climatisés et sculptures en marbre essentiellement)…

Je gravis le gigantesque escalier qui me mène dans la splendide Grande Mosquée (Jama Masjid), réplique de celle de La Mecque selon le « Lonely Planet », copie de la mosquée de Bibi Khanam à Samarkand selon le « Routard »… J’ai rangé mes guides en papier au fond de mon sac… Passé la Porte Sublime - vraiment sublime ! -, on pénètre dans une immense cour fermée (la mosquée proprement dite), et là, je commence à me dire que j’ai bien fait de me lever de bonne heure… C’est magnifique !

Caprice d’Akbar le grand, la cité a été abandonnée 15 ans après avoir été bâtie… Il n’y avait pas assez d’eau. Il en reste la Grande Mosquée et un Palais (tous deux restaurés récemment), tout le reste est en ruines. 

La porte Sublime...

Seule la visite du Palais est payante (475 Rs pour le « Lonely Planet »,10 $ pour le « Routard », et seulement 260 Rs sur place !) mais j’ai encore eu la chance de m’y retrouver presque tout seul ! 

Si la Grande Mosquée à elle seule mérite le détour, le Palais est pas mal non plus, et beaucoup plus grand !… Toutes les pierres sont sculptées, que dis-je, ciselées même. J’apprends tout ce que je veux savoir (enfin presque) des nombreux guides qui viennent m’aborder toutes les cinq minutes… Et puis il y a des panneaux en Hindi et en Anglais qui expliquent tout… Je vous passe les détails, c’était beau ! Vachement beau même ! Vers 9 heures, alors que j’étais assis, seul, tranquille , heureux ! au milieu de la vaste cour du Pachisi, j’ai vu débarquer mon premier groupe de touristes ! Saviez vous qu’Akbar avait coutume de jouer à une sorte de jeu d’échecs (le Pachisi) avec des pions vivants… Plus exactement des esclaves nues… J’étais donc en pleine partie, opposant une farouche résistance à Akbar le Grand, quand le premier car d’Allemands a envahi notre terrain de jeu… En moins d’une demi-heure, le somptueux Palais s’est transformé en une sordide place touristique… La leçon du jour est importante : toujours arriver de bonne heure sur les sites touristiques principaux…

Je me suis ensuite baladé dans le reste de la cité en ruines… Vraiment en ruines… Le caravansérail est aujourd’hui squatté par une cinquantaine de jeunes joueurs de cricket…

De nombreux enfants m’interpellent pour un stylo, quelques roupies, du chocolat… Je pense également qu’Alain Delon, en provenance de la Lune, se sera fait une solide réputation auprès de tous les prétendus guides du lieu. Enfin, grâce à eux, je m’amuse bien… même s’ils sont parfois trop collants, ou si parfois j’ai du mal à ne pas leur donner quelques roupies…

De retour sur le site, je m’incruste dans les groupes, tendant l’oreille aux commentaires des vrais guides… Rien de très intéressant… Et puis surtout je ne comprends qu’un mot sur trois ! Les touristes occidentaux ne l’écoutent d’ailleurs même pas, trop occupés à photographier tous azimuts ! (Pour les touristes qui viennent d’Agra, la visite ne dure qu’une heure ! Bonjour le sprint !…)

Il est seulement 10 heures… J’en ai largement assez vu pour aujourd’hui ! Je vais reprendre un verre de chai, goûte à des fruits bizarres vendus sur une charrette, discute encore un peu avec mon ami du matin. Il me renseigne sur la meilleure façon de rejoindre Bharatpur. Je traverse un marché coloré avant d’atteindre la station des bus. Attente d’une heure… J’en profite pour boire un nouveau verre de chai et goûter quelques nouvelles pâtisseries ! Heureusement, ce n’est pas Diwali tous les jours ! Retour sur Bharatpur… La ville est toute calme ! Par rapport à hier ! Y’a quand même pas mal de monde (on est en Inde !), mais beaucoup moins que la veille. La plupart des échoppes ont leurs rideaux baissés. La ville tourne au ralenti…

Demain matin, je reprends la route… Direction Jaipur… La ville la plus « stressante » du Rajasthan…

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