Chapitre 1 (3/4) |
(du 10/10 au 20/10)
Drapeaux à prières - Kaza |
10/10/02
Lieu : Kaza (Himachal Pradesh) Jai quitté Tabo ce matin vers 10h. Lobsang a pris son petit déjeuner avec moi et a « séché » lécole pour attendre le bus. Finalement jai pris un taxi « jeep ». Je suis arrivé à Kaza une heure plus tard. La route qui suit la vallée est vraiment extraordinaire et jenvie quelque part le couple doccidentaux que jai vu pédaler le long de la rivière Malheureusement je suis vraiment trop chargé pour envisager ce mode de déplacement. Kaza est une petite ville plutôt lugubre et salle. Javais envisagé dy faire une halte 2 ou 3 jours afin de faire un saut à Rangrik et à Kibber. Mais le temps se dégrade de jour en jour et le froid devient particulièrement mordant. Le matin, une fois que le Soleil a surgi au-dessus des montagnes, cest super cool Mais dès le début daprès-midi des nuages menaçants font leur apparition et un vent glacial souffle jusque dans la nuit. Je pense donc repartir pour Manali dès demain matin (bus à 4h !) et ne pas mattarder plus longtemps dans la vallée. Je vais profiter de cette journée pour lire un peu et me reposer. |
Cela me fait tout drôle de me retrouver tout seul Un peu perdu Les visages souriants de Tabo me manquent déjà Je moffre un solide repas (omelette, riz, légumes et lentilles), accompagné de ma première bière depuis mon arrivée en Inde (à la tienne Gilbert !). Cest une « MEAKINS 10 000 », production locale. « Super strong beer » de 650 ml, dont le degré dalcool semble variable entre 5 et 8,25 %. Quand je sortirai de lhôtel Zambala, je serai un peu pompette ! Dans la salle du restaurant se trouve un super poster de Lhassa Les tables se remplissent vers 14h Les serveurs se lancent adroitement les chapatis Dehors, le ciel est déjà couvert. Le gérant de lhôtel vient me voir Pour quiter Kaza, il faut réserver à lavance sa place dans le bus. Le bureau des réservations de la gare routière ouvre à 16h. Alors là Bonjour Sans la bière, je crois que je serai devenu fou En fait, jai plutôt rigolé ! Pour commencer, le fonctionnaire chargé détablir les réservations ne sest pointé quà 16h40 (« Indian Time ») et alors ce fut la ruée On devait être au moins une trentaine à se bousculer dans une petite pièce de 5m sur 5 ! Les locaux se bousculent joyeusement, grimpent sur les chaises, saccrochent aux barreaux de la fenêtre, tendant les 120 Rs nécessaires au voyage en espérant être les premiers servis Jai réussi à récupérer une chaise et je me suis assis dans un coin sous lil amusé des Indiens. Jai bien dû rester une heure dans le bureau en vain ! Finalement, ayant rencontré deux Rajasthani dans une jeep un peu plus tôt, je me décide à les chercher afin de leur demander de memmener avec eux. Je retrouve leur jeep, je trouve leur chambre Et je découvre que toute la famille est avec eux ! On discute quelques minutes et on prend rendez-vous pour la foire aux chameaux de Pushkar vers la mi-novembre Un peu dégoûté car cela aurait vraiment été bien de redescendre sur Manali en jeep , je retourne au bureau des réservations Une jeune occidentale, mesurant plus d1,80m, passe par dessus les Indiens et parvient à obtenir ses billets ! Mais le bureau est toujours aussi plein et je renonce de nouveau à participer à cette foire dempoigne. Cest finalement le gérant de lhôtel Zambala, où je réside, qui me proposera de maider. Il est 18h20 quand je parviens enfin à obtenir un billet, mais pour le bus de 5h, rajouté à cause de laffluence Finalement cest pas plus mal Cependant, ce bus ne sera pas direct, autant dire que je vais marrêter partout !
Plus tard dans la soirée, la « grande occidentale », que je présume être française, entre dans le restaurant, accompagnée par une autre jeune fille, tout aussi grande Nous dînons ensembles. Sophie et Christine sont suisses. Elles viennent dachever un trek de 15 jours au Ladakh. Elles prendront le bus de 4 h pour Manali et nous décidons de nous y retrouver Je suis bien content de trouver quelquun à qui parler en Français ! En plus, elles boivent de la bière ! Elles rêvent dune douche chaude, ce qui ne sera pas possible à Kaza privée délectricité de toute la journée Mais cest avec un immense plaisir quelles mempruntent mon tube de dentifrice
11/10/02
Lieu : Kaza Manali (On the road )
Bien évidemment, le bus prévu à 5h nest parti quà 6h30 Jai donc poireauter pendant près de 2 heures à la gare En dépits des 12 heures de bus, le voyage a été fort agréable La traversée de la vallée et le passage des cols (Kunzum et Rohtang) révèlent des paysages tout autant fabuleux quimpressionnants La route chaotique serpente le long des parois ou longe la rivière au fond de la vallée. Bien sûr, la route, -disons plutôt la piste- est extrêmement étroite et il ny a pas de parapet ! Lorsque 2 véhicules se croisent, il faut toujours trouver un espace moins étroit et les manuvres sont toujours délicates Vers 16h, alors que nous passions le col de Rothang, un épais brouillard montait de la vallée. La descente vers Manali révéla enfin une végétation plus importante. |
Sur les pistes rocailleuses de la "Spiti Valley" |
Je suis descendu à lhôtel Mountview, 150 Rs la nuit Jai enfin pu prendre une bonne douche chaude la première en près de deux semaines !- et je me suis récuré des orteils aux cheveux ! Rien à dire, ça fait vraiment du bien Jusque là, cétait toilette de chat avec des bassines deau froide
Ce soir, jai retrouvé mes deux « Gardes Suisses » - elles sont vraiment grandes !- et nous avons prévu de faire un petit trek ensembles dans les prochains jours avant de nous rendre à Kullu, où se déroulera un festival de danse (à partir du 15 octobre). Bien entendu, on a vidé quelques bières
12/10/02
Lieu : Manali
Journée noire Je ressemble à un petit lapin atteint de myxomatose Je nai pas trop fait attention à mes lentilles de contact pendant mon séjour dans la vallée Et aujourdhui jen subis les conséquences La poussière du voyage na bien entendu rien arrangé Jai donc eu limpression de me lever ce matin avec la mer de sable dans les yeux Hors ici, au paradis des fumeurs de « charas », les yeux rouges signifient tout autre chose ! Jai donc passé la journée dans ma chambre à regarder des super films à la télé ! Notamment un que je me suis forcé à suivre, mélange de West Side Story, du Lagon bleu et de Karaté Kid , le tout entrecoupé de pubs toutes les 7 minutes ! De toute façon il a fait un temps à ne pas lézarder au Soleil, et ce soir, même la lumière des néons ma fait mal aux yeux Jai retrouvé mes Gardes Suisses dans un resto chinois. Elles doivent partir récupérer des affaires à Shimla et elles remonteront ensuite à Kullu pour Dussehra. Jespère que demain ça ira mieux
Dimanche 13/10/02
Lieu : Manali
Réveil matinal ce matin Il nest pas encore 7 heures Mais hier soir jétais couché à 21h30 ! Je vous rassure tout de suite, tout va mieux ! Et je compte bien profiter de cette journée même si le temps ne me semble pas meilleur quhier. Enfin je vais essayer de vous envoyer ces quelques pages et quelques photos (jai dû les réduire considérablement pour que ça passe). Je vais enregistrer le texte sous le bloc-notes windows (.txt) mais je vous conseille de le copier dans un autre traitement de texte (word) et de grossir les caractères pour plus de lisibilité Sil y a toujours des problèmes, je me pends !
Après ce réveil matinal, je suis donc parti faire une longue promenade. Quelques gouttes de pluie mont permis de me rafraîchir au cours de mon ascension. Jai traversé le vieux village de Manali (Old Manali) sur les hauteurs, puis jai longé la colline. Le Soleil a fait une timide mais agréable apparition vers 11h. Ensuite je suis redescendu vers la rivière (Beas River) que jai longée afin de revenir sur la ville. En haut de la colline, jai assisté à la fabrication du « charas », le haschich Un vieil homme malaxait tranquillement les feuilles de chanvre entre ses paumes et récoltait le précieux dépôt résineux. Lodeur est particulièrement forte et la résine collante. Je me suis bien sûr livré à la même expérience mais jai décliné linvitation du vieil homme à partager sa pipe - Bon allez, je lavoue, jai quand même tiré quelques taffes Rien à voir avec ce que jai eu loccasion de goûter jusquà présent ! - Je me suis assis quelques minutes avec lui et il nous a préparé du chai. Il ne parlait pas un mot danglais mais ma présence semblait le ravir. Il habitait une petite maison isolée, en plein milieu de la colline, et semblait vivre des quelques arbres fruitiers (pommiers, je crois) qui poussaient autour de sa maison.
En revenant vers le vieux village, je me suis fait accoster plus dune fois par des « dealers », ce qui ma bien fait rire, sachant quil faudrait être aveugle, ou fainéant, pour ne pas profiter des largesses de la nature et ce, sans avoir à ouvrir sa bourse
Cérémonie au Hadimba Temple - Manali |
Alors que je redescendais vers Manali, jai entendu des sons de trompette et de tambours en provenance du temple dHadimba et bien entendu, jy suis allé. Jai alors assisté à une étrange procession. Puis jai eu droit à une cérémonie devant le temple, mais il y avait beaucoup de monde et je nai pas pu tout voir. En tout cas, il y avait une petite marre de sang lorsque tout fut fini. Je ne sais pas quel animal avait été sacrifié, mais le « gourou » avait le visage couvert de cendre et de sang Ensuite je suis allé vous envoyer de mes nouvelles et jespère que cette fois cela aura été positif |
Puis jai déjeuné dans un dhaba (restaurant de rue) de samossa, de chou-fleur et de fromage en beignet. Avec un chai, cela ne ma coûté que 18 Rs ! Les Suissesses passaient par-là et se sont jointes à moi Ce soir on devrait dîner dans une pizzeria (El Furno)
Cet après-midi, je me suis baladé dans le quartier tibétain. Jai notamment visité le Gadhan Thekchokling Gompa, temple récent et coloré. Au total, jai quand même pris plus dune centaine de photos aujourdhui, rattrapant ma journée noire dhier
La nuit commence à tomber Je vais rejoindre les Suissesses et me taper une bonne pizza et quelques verres de bière
14/10/02
Lieu : Manali
Réveil matinal ensoleillé ! Le Soleil est enfin parvenu à percer ! Hier, à part léclairci du matin, le temps navait rien eu de formidable Programme de la journée : trouver de la lecture et visiter le « Nature Park » de Manali.
Il ma fallu attendre 9 heures pour acheter le journal, le temps de faire trois fois le tour du centre-ville. Jai pu à loisir observer lagitation des ruelles qui saniment peu à peu. - Enfin, par endroits, ça grouille déjà pas mal ! - Jai donc appris la nouvelle de lattentat en Indonésie par le journal alors que je prenais mon petit déjeuner Ainsi que la victoire de Schumacher
Jai tenté de me rendre ensuite dans les 2 librairies de la ville, mais elles étaient toujours fermées. Le centre ville de Manali était maintenant bien réveillé Afin déchapper à la foule et surtout aux bruits, le « Nature Park » offre une excellente alternative. Pour la bagatelle de 5 Rs, on accède à deux pas du centre ville à un havre de paix verdoyant Le parc est constitué dune forêt de pins et de sapins vachement hauts ! Rien à voir avec nos petits conifères. En cherchant bien, on trouve des chênes et des noisetiers. On suit un sentier balisé, entouré darbustes, de plantes diverses et de fougères, loin de lagitation citadine. Jai pu y approcher une bande de singes (une dizaine) et jai chassé en vain les paradisiers. Ces superbes oiseaux grimpent aux arbres avec une agilité surprenante, échappant à lobjectif de mon appareil photo. Ils ont une longue queue colorée et ils planent en se faufilant entre les arbres. Les autres oiseaux sont dans des « cagettes » grillagées. Un paon, 3 ou 4 autres oiseaux dont le nom mest inconnu. |
Les pentes boisées - Manali |
Quelques oies indiennes se partagent quant à elles un vaste enclos et font un boucan denfer ! Le parc, visiblement entretenu, est quand même super crado ! Je dirais même que laire de pique-nique est totalement insalubre ! Bon, on est en Inde Si on est un peu à cheval sur la propreté, ya pas photo, vaut mieux rester à la maison En fait, de loin, javais dabord cru que cétait une décharge dordures et cest en approchant que jai vu lécriteau mentionnant laire de pique-nique ! Dailleurs cest vrai, il ny avait que des résidus de repas et une cinquantaine de bouteilles en plastique. Cétait malgré tout une chouette balade
Je pars ensuite en quête dun livre dont on ma parlé à deux reprises depuis mon arrivée ici. « Hitch Hikers in the Galaxy » de Douglas Adams. En fait ça devrait même être le premier livre dune série de cinq. Jai pu trouver facilement les 4 autres, mais pas le premier ! Jai donc acheté une version simplifiée du « Mahabharata », le plus long écrit jamais paru, plus de huit fois « lIllyade » et « lOdyssée » réunis ! Mais je vous en reparlerai (Javais déjà essayé de le lire, il y a quelques années mais cétait pas facile Ya pas mal de personnages avec des noms à coucher dehors pour un occidental non initié à lHindi).
Je suis allé déjeuner au « Chopstick », également afin de pouvoir lire un peu au calme Jy ai retrouvé Sophie et Christine Elles partent ce soir pour Shimla Hier soir, je nai même pas été capable de trouver la pizzeria et je ne les avais donc pas revues. Elles comptent passer la journée ici à attendre leur départ. Elles aussi sont passées à la librairie. Je me tape une big assiette de riz au beurre, et pour la première fois depuis que je suis en Inde, je commande de la viande ! Des carrés de poulet aux noix de cajou En fait, jai déjà mangé de la viande, à Tabo, mais cest quand jétais invité chez mes amis. Je nen avais encore pas commandée ! Enfin, cest vraiment pas facile de se faire servir un steak bien saignant en Inde Jai ensuite fait mes adieux à mes « Gardes Suisses » et je suis retourné me promener dans la colonie tibétaine. Je my suis installé sur la terrasse dun dhaba et jai bouquiné un peu en profitant du Soleil. Les quelques affaires que jai lavées en arrivant à Manali sont enfin sèches et il est également temps pour moi de quitter ce lieu. Je partirai demain matin pour Kullu où doit débuter un festival de danse à loccasion de « Dusserah », célèbre fête populaire. Ce nest quà 1h30 de route en descendant vers le sud.
15/10/02
Lieu : Manali / Kullu
Ce matin, réveil à 7h30 La nuit fut plutôt mouvementée Lhôtel où jétais jusqualors le seul résident a été pris dassaut vers 21h par une horde de touristes autochtones ! Ils ont débarqué de 4 « 4x4 » et ont rempli les 7 autres chambres de lannexe Par la suite, au moins jusquà ce que je parvienne à mendormir, on venait régulièrement toquer à ma porte toutes les demi-heures pour demander mon voisin !
Jai quitté Manali ce matin à 9h20 en bus et jai atterri à Kullu 1h30 plus tard (40 Km en descendant la Beas River, 24 Rs). Je minterromps quelques instants Les discours dinauguration viennent de finir. Il est 20h00, alors que je recopie mes notes prises ce jour. Le Festival de Danse Régionale, doù je viens de me faire refouler faute de place, va certainement commencer.
Bon, avant de reprendre mes notes, je dois vous décrire la scène Je suis dans ma chambre dhôtel, pas terrible Dehors, jentends les tambours, les flûtes et les chants qui rythment les danses folkloriques. Et quand je sors sur mon balcon, que je minstalle sur mon fauteuil et que je règle mes jumelles, je suis aux premières loges !
Jai eu du mal ce matin à trouver une chambre. Le « Dussehra Festival Folk Dance » attire vraiment beaucoup de monde et je vais en être pour mon plus gros loyer : 350 Rs ! |
Le festival attire également de nombreux forains - Kullu |
Jai lélectricité, la télé noir et blanc, le ventilo (déjà utile ici, je suis pourtant encore à 1200 mètres, mais jai re-stocké la polaire au fond du sac, il fait chaud !), un grand lit, une salle de bain (lavabo, douche, WC), une petite table, deux fauteuils (lun deux est sur le balcon, jy fais un saut à chaque nouvelle danse ) et pas deau ! - Le « garçon détage » ma dit quil y en aurait dans une heure (cétait ce matin) et il ny en a toujours pas -
Heureusement quil a eu la bonne idée de me remplir le gros seau de la salle de bain. En général, toutes les salles de bain sont équipées de deux récipients, un gros pour stocker leau quand il y en a, et un petit pour nutiliser que le strict minimum
Je suis donc arrivé à Kullu vers 11h00. Après avoir été refoulé du premier, entièrement réservé, rejeté par les tarifs du second, je dus me contenter du troisième. Mais je ne regrette rien Je ne peux pas mempêcher de passer au direct Ces danses folkloriques sont vraiment sympas ! Je ne mimagine pas aller à un spectacle de danses bretonnes, et là, je méclate devant un spectacle de danse de lHimachal Pradesh Cest très varié ! Des couples, des groupes, des chanteurs, bien sûr, des danseurs, parfois des musiciens, des costumes très colorés, des rythmes rapides et lents, un peu dacrobatie Cest vraiment sympa En ce moment ils sont une dizaine, 5 couples et trois musiciens Sur un rythme endiablé, jai bien cru les voir faire quelques pas de Hip-Hop ! Avant, jai vu une femme danser avec un chandelier à plusieurs branches en équilibre sur la tête, bougies allumées !
Je viens encore de marrêter Cétait la danse du Spiti ! Cétait très bien Un peu plus lent et répétitif que les autres, mais cétait très beau !
Cest donc un super festival ! Ya un monde pas possible ça se déroule donc juste en face de mon hôtel, sur un grand terrain appelé « maiden ». Ya près de 500 échoppes Peut-être même plus de 1000 ! Cest comme un immense marché, on trouve de tout Du couteau suisse au rouleau de printemps, en passant par le frigo ! Ya aussi une super fête foraine (4 manèges, 1 bateau pirate et 3 genre « grandes roues »), un cirque, où jessaierai sûrement daller demain, et plein de dhabas Et bien sûr, il y a un nombre invraisemblable de gens Cest vraiment impressionnant. Des Indiens de toutes les provinces du nord (Jamnu, Cachemire, Pundjab, Haryana et Uttaranchal), des touristes indiens de toutes les autres provinces, des sadhus, (aisément identifiables !), et une poignée (une centaine ?) de touristes occidentaux. Cet après-midi, jai eu droit à la même cérémonie quau temple de Manali
Sauf que cette fois, il y avait
bien une centaine de palanquins. 1 par ville représentée.
Chaque palanquin représente un Dieu
Tous différents
1 Dieu par village
Je ne vous lai pas encore dit, par
ce que je vais sûrement écrire un truc spécial la-dessus, mais
il ny a que 330 MILLIONS de Dieux dans le panthéon Hindou
! Enfin, yavait plein de palanquins (« rath ») colorés !
Les deux hommes qui les porte les font basculer dun côté
et de lautre
Parfois, ils délirent et se mettent à
courir. Il vaut mieux faire attention
Ce soir, le patron du
dhaba où jai dîné ma expliqué que cétait
suite à une intervention divine quils « perdaient » le
contrôle du rath.
Chaque rath est précédé dune dizaine de musiciens, parfois plus, des tambours et des sortes de trompes. Derrière, on retrouve les gens du village doù le palanquin est originaire. Tous campent autour de la foire. Vers 16h00, tous les raths se sont rassemblés sur un grand espace aménagé Jétais pas bien placé, jai pas pu approcher, et je suis trop petit, donc jai pas bien vu En fait jai rien vu du tout sinon le haut des palanquins qui se balançaient. |
Les divinités portées sur les palanquins |
- Bon a priori maintenant cest un radio-crochet Ya plus de danse Juste des chanteurs et cest pas super -
Yavait également des troubadours Le père, la mère et les enfants en spectacle. Equilibre sur corde au programme La plus petite que jai vue sur la corde ne devait pas avoir plus de 5 ans Dussehra à Kullu ressemble à une grande foire animée, colorée, odorante, bruyante, joyeuse et dansante.
16/10/02
Lieu : Kullu (H.P. 1 200 m)
Déjà 30 jours en Indes Les chants du festival sont couverts par les rythmes effrénés des tambours des « fanfares » de tous les villages. Ils se sont tous réunis et rivalisent en dextérité, accompagnés par tous leurs camarades. Hier soir, les chants et danses ont cessé à minuit Et ont repris dès 6 heures ce matin ! Enfin cest ce que jai cru tout dabord Mais ce nétait quun enregistrement.
Jai passé la journée à Bhekhli, un village perché sur une montagne au nord de Kullu Loin de la foire Pour atteindre Bhekhli, et son temple, on suit un escalier géant. On grimpe pendant au moins une heure, et cest pas facile Heureusement il y a des aires de repos sous de grands arbres. Il y a souvent du monde et certains locaux essaient timidement de lier conversation Mais le plus souvent, cela ne va pas plus loin que lincontournable « Where do you come from ? »
Au bout de lascension, deux sympathiques dhabas pourront vous faire chauffer une tasse de chai. Et on arrive au temple
Kullu |
Encore en travaux, mais bien joli. Il y a des supers sculptures récentes en bois de certains Dieux. Je suis content car jarrive à les reconnaître assez facilement. A lintérieur, lantre sacré est entouré danciennes peintures. Kali, la Noire, est représentée Cest la première fois que je la trouve. Un peu plus tard, jai commencé à être la cible dun peu trop de jeunes qui voulaient que je les accompagne je ne sais où Je suis redescendu un peu et me suis écarté du chemin. La vue sur Kullu était pas super La vallée est orientée nord-sud, et le Soleil la traverse perpendiculairement. Autrement dit, avant que le Soleil némerge, il ny a pas assez de lumière Et quand le Soleil est là, il y en a trop Cétait une journée tranquille, à contempler la foire du haut de la montagne Je me suis installé sur un rocher plat (jai viré mes pompes qui commencent à dégager des odeurs « fortes »), jai bouquiné, écrit, pris des photos (encore des aigles !), et bien sûr glandé au Soleil ! |
Je ne me rappelle même pas avoir eu une pensée pour vous Et ce soir je le regrette un peu Mais que voulez-vous, en ce moment, dès que je pense au travail, jai des malaises Rien de très grave Juste une grosse envie de vomir ! Je vous souhaite beaucoup de courage
Déjà 30 jours en Inde Je suis redescendu en milieu de journée et jai mis le cap sur le confortable hôtel où javais déjeuner hier. Ya un bar sur une terrasse en plein air que jai repéré de la montagne. Jy bois une bière et déguste du poulet avec du riz ! Et 2 cheese nan. Je traverse la foire pour me renseigner sur les horaires des représentations pour le cirque. Coup de bol, yen a une qui démarre à 17h Un quart dheure à attendre au milieu de ce milliard de gens ! Après la solitude de la montagne Bonjour la claque Je pénètre sous le chapiteau rapiécé (vraiment très rapiécé) à 17h 17h30, début du spectacle Une chèvre avec des grandes oreilles joue les funambules, 1 costaud réalise quelques équilibres en force, des jongleuses peu enthousiastes, un chien qui saute du haut dune échelle, quelques tours de vélo et monocycle, un tour de voltige, encore un numéro de jonglage, des tours de hula-hop, quelques lancers de couteaux... En tout, il ny a pourtant que 5 acteurs ! La « vedette », une jeune fille, a réalisé plus de la moitié des numéros ! Le chapiteau est plein. La quasi-totalité des chaises métalliques a pu être louée. Nous devons être près dune centaine. Mes voisins sont de jeunes Indiens qui ne semblent guère apprécier le spectacle et ils se moquent gentiment. Moi, je ne peux pas mempêcher de me marrer vraiment Tous ont lair de sen foutre royalement ! Quant aux costumes, rien que pour voir les frous-frous à paillettes sur dimmonde collants ou des chaussettes, ça valait le détour. A part une proche voisine mère de famille et moi-même, il ny eut guère dapplaudissements Je suis ensuite retourné dîné chez mon copain patron de dhaba, spécialiste en Dieux et Déesses En fait je bois à lil (coca, fanta ) si je reste en devanture de son resto. Il paraît que les occidentaux attirent les curieux. Il na pas tort
Et me revoilà sur mon balcon, témoin des chants et danses de ce superbe festival
17/10/02
Lieu : Kullu / Mandi
Jai quitté Kullu ce matin, trop heureux déchapper au vacarme de la foire. La fête a pris fin vers 23h, hier soir pour reprendre à 6h ce matin ! Je me suis levé, jai refait mes sacs et je suis parti. 60 km plus loin, toujours en descendant la vallée, je me suis arrêté à Mandi. Je compte my reposer deux jours avant de remonter vers Dharamsala. Je loge dans une guesthouse au-dessus du fleuve. Jai loué un lit en dortoir pour être à létage. En fait, je dispose de tous les lits des dortoirs, une vingtaine, même de tout létage, et surtout du grand balcon couvert. Et cest une chance car il pleut ! Une bande de singes a élu domicile dans les arbres environnants. Ils tentent des incursions fréquentes dans les habitations afin de chiper de la nourriture. Les plus balaises se risquent même jusque sur mon balcon ! Trois pêcheurs essaient dattraper du poisson à laide de filets lestés (ça cétait avant quil pleuve !). Une dizaine daigles pêcheurs (beaucoup plus petits que leurs confrères précédemment vus) survolent la rivière qui est ici beaucoup plus calme. Je perçois les appels dun muezzin à proximité, et les incessants croassements des corbeaux. Je suis allé faire un tour en ville en arrivant. Il y a un vaste campus universitaire et un terrain de sport géant où les jeunes saffrontent au cricket ! De lautre côté de la Beas River, cest le centre ville, organisé autour dune grande place entourée de magasins. La ville ne présente pas a priori dattrait particulier. Les sites touristiques sont au minimum à 15 km Jirai sûrement y faire un tour demain
Il a plu une bonne partie de la journée mais javais décidé de ne pas bouger Les singes se sont montrés de plus en plus audacieux. Un gros mâle a sauté par-dessus mon ordinateur Jai presque eu peur Mais jai eu beau me lever et essayer de le chasser, il sen contre-fout ! La seconde fois quil a voulu passer, je nai pas bougé et il est passé juste derrière la table Sinon, je suis bien content Cest la première fois que je dors en dortoir et je nai jamais eu une chambre aussi grande Une suite, devrais-je dire Et pour la première fois depuis le début de mon périple (excepté à Delhi ), je bénéficie à la fois de leau chaude à volonté (enfin presque), de leau froide (ce nétait pas le cas à Kullu), et de lélectricité (Ya quand même quelques coupures ) ! Il nempêche que je suis prisonnier Dehors, les singes mattendent Je les entends rôder sur le balcon Heureusement, jai eu la bonne idée dacheter des provisions : des bananes (6), de leau (2 litres) et des clopes (1 petit paquet de « Four Square », 15 Rs les 10 clopes) Je vais peut-être essayer de partager mes bananes avec mes voisins simiesques
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Les singes envahissent les balcons... |
18/10/02
Lieu : Mandi
Javais fait sonner ma montre-réveil à 7h15 Mais je nai émergé quune heure plus tard. Après la proximité de la foire de Kullu, cette guesthouse au-dessus de la Beas me semble être lendroit le plus calme de la vallée. Après une toilette succincte (je nai pas réussi à avoir de leau chaude ), je suis monté au Tarna Temple (« Syamakali Temple ») où je me suis aperçu que finalement je ny connaissais encore pas grand chose en matière de divinités hindoues Yavait pas de portrait de Ganesh (celui qui a une tête déléphant) et jai bien été incapable den reconnaître un seul Yen avait pourtant pas mal Jai eu quelques doutes sur Kali, mais il y en a deux qui correspondraient Jai pourtant été invité par la « brahmine » de service à la prendre en photo dans le sacré saint du temple Les photos sont toutefois interdites ! Elle ma offert quelques sucreries et jai « généreusement » déposé 10 Rs dans le réceptacle des dons Pour ce qui était des photos, yavait plus de problème, mais pour les divinités, mes questions sont restées sans réponse (du moins, jai pas tout compris, les explications étaient en Hindi ). Je nétais pas seul dans le temple et jai bien essayé den savoir plus auprès dautres locaux venus prier, mais là encore les explications étaient confuses.
Par la suite je me suis promené dans la ville (Indra Market marché), plus ou moins à la recherche dune banque où je puisse retirer des sous avec ma carte bleue. Miracle, ce fut chose faite à la « Bank of Baroda ». Contre 1% de la transaction, un forfait de 100 Rs et 4 Rs pour photocopier mon passeport et mon visa. Et cela ne ma pris que 10 minutes ! Le « chef » de la banque ma demandé dattendre 20 à 25 mn et je suis allé boire un chai. Puis, jai traîné encore un peu dans la ville, de dhaba en dhaba, pour me rendre compte que ma version du Mahabharata avait été raccourci dune quinzaine de pages Jai donc dû momentanément suspendre ma lecture ce cette superbe histoire. Il me fut bien sûr impossible de trouver une librairie (en dehors des livres scolaires), et je vais devoir patienter jusquà Dharamsala pour trouver quelque chose à lire. La ville nest pas désagréable Il ny a pas trop de circulation et tous les gens à qui jai eu demandé mon chemin ou des renseignements, chez qui jai consommé du chai ou du plus solide (samossa et gâteaux sucrés), mont toujours été très sympathiques en dépit du problème de communication
Et me revoici sur ma terrasse Avec mes singes, mes aigles, mes pêcheurs et mes voisins Il nest que 16h30 Les singes nont pas encore fait leur apparition, mais si cela se passe comme hier, cela ne devrait pas tarder. Jai attaché une banane sur une chaise à côté de moi Pour linstant jai pas vraiment réussi à prendre une bonne photo Ce ne sont pourtant pas les occasions qui manquent Alors maintenant, jassure et jattends En attendant, jobserve les pêcheurs à la jumelle. Ils sont trop loin pour que je puisse prendre des photos... Ils sont plutôt doués. On a pied partout jusquaux genoux, et les pêcheurs marchent doucement le long de la rivière en essayant de repérer les poissons. Ils jettent alors leurs filets circulaires lestés et hop, plus dune fois sur deux, le poisson est dedans Et daprès ce que je peux en voir, ce sont de beaux poissons (15-20 cm !). Leurs filets sont reliés à une corde dune dizaine de mètres ce qui leur permettent de les récupérer facilement. A en juger par la grosseur de leurs besaces, leur méthode est efficace et la pêche est fructueuse. Demain je pars en excursion pour la journée, au lac de Rewalsar, situé à 24 Km de Mandi Cest un lieu sacré pour les bouddhistes, les Sikhs, les Hindous Et les touristes !
Les singes arrivent Il y en a une vingtaine. Ils sortent des grands arbres et viennent tranquillement jusque chez les gens. Un petit chien commence à aboyer. Cest le signal pour mes voisins de ramasser tout ce qui traîne dehors. Je suppose que dici quelques minutes, ils auront atteint mon étage.
La banane na pas résisté plus de 20 secondes ! Le premier singe qui passait en a fait son affaire ! 5 secondes pour la détacher et 15 secondes pour se la taper ! Et bien sûr, les photos sont encore ratées ! A ce rythme, mes réserves ne vont pas faire long feu ! Je vais refaire lexpérience avec une pomme Mais sans lattacher !
Cest du délire Mes voisins essaient de les chasser, mais quand ils en chassent 10 dun côté, yen a 10 qui passent par lautre Cest perdu davance Moi je rigole en essayant de faire des photos, ce qui ne semble pas être du goût de mes voisins ! Nul doute que pour eux, ces singes doivent être une vraie calamité !
Je ne sais pas si cest une très bonne idée de leur donner à manger Il en arrive de partout Et des gros ! Heureusement, à part la pomme, partie aussi vite que la banane, la bande de chapardeurs na pas lair de sintéresser à mes affaires. Je vais donc les ignorer, en espérant que notre cohabitation demeure pacifique... Le balcon où je me trouve est pourtant « protégé » par des barbelés Les singes nen ont cure ! Ils sen servent même pour sy agripper !
A la tombée de la nuit, les singes sen sont retournés dans leurs arbres, repus par tout ce quils ont pu ramasser. Quant à moi, je vais aller dîner en ville
19/10/02 Lieu : Mandi 1h30 de bus pour 24 km (14 Rs) ! On approche du record ! La route, goudronnée mais très étroite, grimpe dans les hauteurs au-dessus de Mandi. Les collines escarpées sont couvertes dune végétation foisonnante. On franchit plusieurs vallées avant datteindre Rewalsar. Je suis arrivé à 9h30 dans ce petit village perché à 1350 m. La ville est bâtie autour dun petit lac (100 x 100 m environ) mais elle est surtout renommée pour ces temples. Hindous, Sikhs et bouddhistes considèrent en effet que le lieu est sacré et tous ont voulu y marquer leur empreinte. Les ruelles sont parcourues par une importante population dorigine tibétaine. De vieilles femmes, aux visages burinés par le Soleil, sillonnent les alentours du monastère bouddhiste dans le sens des aiguilles dune montre en faisant tourner des petits moulins à prière et en récitant des mantras. |
Rewalsar - Une colline sacrée pour tous les Bouddhistes |
Je me suis installé en terrasse juste en face du célèbre Ogyen Heru Kai Phodrang, monastère bouddhiste de la lignée Nyngmapa cest écrit au-dessus de la porte ! , où jirai faire un tour après mon « hamburger spitien » et mon chai.
Le monastère proprement dit était fermé et je nai eu accès quà une vaste cour. Je reviendrai tenter ma chance plus tard avec succès. Je pars donc faire un ptit tour du lac particulièrement poissonneux. Ça grouille de grosses carpes (?)et on peut même les nourrir Mais plutôt que de gaver les poissons, jentends les gazouillis fiévreux dune cinquantaine denfants, et je mempresse daller faire mon curieux de ce côté Une école (Spécial Tashi Delek à tous les collègues !) avec tout plein denfants qui courent en tous sens avant datteindre leur lieu de rassemblement. Premier contact réel avec une école indienne gouvernementale Les enfants, en uniformes blancs, sont assis par terre dans la rue, impeccablement (?) alignés. Le rituel matinal semble être de rigueur dans tout le pays Cette fois ni chant, ni exercice physique, mais récitation de prières et de mantras Trois jeunes filles, les plus âgées des enfants, sont assises devant, face à leurs camarades et mènent les exercices. Je mapproche innocemment et adresse un grand sourire aux institutrices, rassemblées un peu à lécart. Japproche encore, leur adressant un « namaste » silencieux ! Elles me répondent, également gestuellement Je suis à moins de dix mètres des écoliers
Un homme approche Cest un instit de lécole On discute un peu Après lui avoir révéler mon salaire, un peu honteux, même sil en connaissait déjà le montant, je lui parle de mon expérience à Tabo Et me voilà de nouveau embaucher ! Je décline poliment leur invitation à leur montrer mes talents polyglottes Jenvisage cependant de remettre ça, dès que je me serai de nouveau stabilisé.
Interruption alors que je suis pris en plein pianotage par le « boy » de la guesthouse et son frère, étudiant en informatique Il doit bientôt passer un test avec un montage en langage html Je leur propose de les aider demain et pourquoi pas prendre des photos RDV demain donc De toute façon, je comptai profiter de mon dimanche Sûrement faire une grande lessive
La grotte de Padmasambhava |
Bon, javais encore une grande colline à gravir avant datteindre le but de mon excursion La grotte « secrète » de Padmasambhava ! Jai même eu la chance davoir un guide expérimenté Un chien qui ma accompagné, devancé, et donc montré le chemin ! En fait, en dépits des moult embranchements et habitations qui croisent le sentier, il est facile de suivre le bon Cest celui qui monte ! Moins facile de le gravir Cétait malgré tout la plus aisée de mes sorties pédestres. Au sommet, je prends un bon verre de chai et jinterroge le patron du dhaba sur ce quon peut voir ici Je suis au pied dune petite colline couverte de bannières et de drapeaux à prières (Jen achète dailleurs, des drapeaux et de lencens Je crois comprendre quil va falloir faire un don ). |
Le patron du dhaba me propose dêtre mon guide Je refuse Alors il me dit que je vais voir des « caves », (grottes en anglais), et une statue de Bouddha Que je navais quà demander aux nonnes Je pars donc seul à lassaut de cette petite colline, entouré dinnombrables drapeaux multicolores. Les sentiers se croisent Je me perds dans le labyrinthe Des petites cabanes ont été bâties un peu partout sur la colline. Une porte souvre Phuntsok Lama, « cave N°32 », maccueille chaleureusement, minvitant à le suivre dans sa paisible retraite Sa cabane doit mesurer 4m x 2m
Cest là quil vit, médite et prie, solitaire, jours et nuits Dans sa « cellule », il moffre le thé, des biscuits, fait un peu de place pour que je puisse masseoir, tout en continuant de psalmodier des « Om Mane Padme Um » chaque fois quil le peut Il ne parle pas un mot dAnglais On a eu en commun quune vingtaine de mots Pas vraiment facile de communiquer avec si peu !
Retour sur Rewalsar, son lac et ses temples par le même chemin. Jai cette fois accès au temple clos ce matin. Je fais un rapide tour du lac Partie déchecs avec des moines Retour sur Mandi Dîner au même restau veg. quhier, je teste le talhi local Pas mal Le serveur nest pas le même quhier soir, et ne parle pas langlais
Je vais encore rester demain à Mandi, avant daller métablir à Dharamsala pour une quinzaine de jours
Dimanche 20/10/02 Lieu : Mandi Réveil tranquille ce matin Jai fait ma lessive, effectué un peu de rangement dans ma grande piaule, me suis rasé, douché, vêtu de propre et finalement je suis descendu au bord de la rivière. Cest ce que lon appelle ici les « ghats » Jai observé un pêcheur quelques temps et je me suis avancé au milieu de la rivière. Il y a plein de rochers et de pierres qui émergent et on peut presque traverser à pieds secs. Japerçois un ancien temple en pierres et, regagnant la berge, je me dirige dans sa direction Des jeunes filles sont en train de laver du linge. Rapidement, grâce à « lappareil photo magique où lon peut se voir juste après sur le petit écran », les filles minvitent à les immortaliser |
Kullu |
Je ne me fais pas prier Là encore, le dialogue tourne très vite à rien du tout ! Je parviens néanmoins à comprendre quune des jeunes filles minvite à la suivre pour boire le chai. Jaccepte volontiers son invitation. Une cinquantaine de mètres plus loin, ce que jappellerai un bidonville a été monté au bord de la rivière. Les cabanes, ouvertes à tous les vents, sont constituées dun plancher surélevé et dun toit en sacs plastiques Bienvenu chez les « dalit », les « Scheduled Castes », (castes répertoriées), les Rois des pauvres en Inde, les fameux « intouchables » Une trentaine de cabanes similaires abritent une grande population, essentiellement des femmes et des enfants. On minvite à venir masseoir sous une bâche. Nouvelle séance photos On mapporte le chai Cest bien dommage de ne pas parler un mot dHindi On me promène dans le « village », de cabane en cabane On moffre à nouveau le chai Finalement, alors que je mapprête à partir, je maperçois que je nai plus mes lunettes de soleil Je les ai prêtées à un jeune Quand je lui demande de me restituer mon bien, il mindique la cabane du « chef » du clan Il minvite Je massois sur sa paillasse Lui parle un peu anglais Nouveau chai Je lui propose une cigarette quil sempresse de transformer en joint ! Mais je décline son invitation à fumer le charas avec lui Autant garder les idées claires ! On essaie de discuter un peu, mais cest vraiment pas facile Alors que jessaie de partir, il minterpelle afin de me demander mes chaussures !
Je nai pas récupérer mes lunettes - et ai réussi à garder mes chaussures ! -, mais je ne vais pas tarder à y retourner Je crois avoir compris quils mont invité à dîner
Un peu plus tard, après avoir installé mon bureau sur mon balcon, les deux frères dhier soir, Harsh et Nitesh, viennent me trouver. Leur grand frère sest joint à eux et nous allons tous les quatre faire des photos dans les environs Je leur imprime 2 CD avec toutes les photos que nous avons prises, et des photos prises précédemment Je vais de ce pas aller acheter quelques bonbons et retourner voir les riverains de la rivière
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Et moi qui pensait pouvoir profiter de mon dimanche pour bouquiner Il est 19h30 Je suis rentré il ny a que quelques minutes. Mon repas chez les mendiants de la rivière cest bien passé Mais les quatre mots dhindi que je maîtrise sont malheureusement insuffisants pour espérer comprendre ceux et celles qui mentourent Je prends néanmoins conscience du fossé qui nous sépare Jai parlé des « dalit » aux trois frères Selon-eux, il ny aurait plus de système de castes, du moins dans lesprit des plus jeunes Ce serait différent pour leurs grands-parents. Laîné (20 ans) poursuit des études sportives ; celui du milieu (19 ans), le garçon dhôtel de ma guesthouse dont leur grand-père est le proprio poursuit ses études au collège ; le cadet (17 ans), suit également des études au collège, mais prend également des cours privés en informatique Mais eux aussi, semblent aussi éloignés que moi de leurs voisins, les « mendiants de la rivière ».
Je suis repassé par les ghats pour rejoindre leur campement. J’ai pu faire de jolies photos d’un pêcheur. Pour le reste, les ghats servent de dépotoir et de chiottes pour pas mal d’Indiens. Traverser la rivière en slalomant sur les pierres en évitant les étrons couverts de mouches et tous les immondices en tout genre relève des exploits d’Indiana Jones… Mon arrivée au village fut saluée par les cris de nombreux enfants. J’aurais préféré une arrivée plus discrète… Le « chef », enroulé dans une couverture, pique un petit roupillon… Les cris des enfants ne tardent pas à le réveiller. Je lui donne 4 piles, pour le petit piano (jouet) d’un de ses enfants. Avant qu’il n’ait totalement émergé, un autre homme, inconnu, s’approche et m’invite à le suivre… « Snake, snake… »…
Attention... Morsure fatale... |
Trois hommes sont installés sur des nattes au centre du village. En fait, cest même là quils vont vivre pendant leur séjour à Mandi. Ce sont également des mendiants, des charmeurs de serpents et de touristes Jai droit au petit spectacle, et en insistant un tout petit peu, lun des trois hommes se met à jouer de la flûte. Bon je sais, les serpents sont sourds, mais cétait juste pour la photo Les charmeurs de serpents minvitent à partager leur natte Joffre ma tournée de chai Un pichet bien rempli et une dizaine de verres Nous sommes entourés dune quinzaine denfants, dune dizaine dados et dau moins autant dadultes, mais eux se tiennent un peu en retrait. Jassure plus de spectacle que tous les cobras de lInde réunis. Je salue respectueusement les anciens qui passent |
Je prends quelques photos LIndien qui semblait parler anglais se contente de répéter tout ce que je peux essayer de lui dire Mes questions restent le plus souvent sans réponse Il acquiesce à tout ce que je lui dis. Je refile au « boss » du village les bonbons que jai achetés Jévite lémeute en le chargeant de la distribution, même si lui aussi aura du mal à sen sortir décemment. Je suis allé dîner sous la tente de la jeune fille qui mavait invité. Je comprends que ses deux surs et son jeune frère dînent avec nous Pour être exact, ils ont attendu que je termine pour manger à leur tour. Du riz, de piètre qualité, 2 chapatis et un bol de bouillon fortement épicé. A lintérieur, je crois avoir détecter des tripes ou quelque chose qui y ressemble, cétait vraiment trop épicé et je nai pas insisté. Mais le riz, avec un peu de sauce, et les chapatis étaient bons. Jai même bu , non sans appréhension, leau quils mont proposée. Jai refilé en douce à mes hôtesses quelques paquets de biscuits. En dehors de la tente, et ce ne fut pas facile de les en faire sortir, une bonne vingtaine de curieux assistaient à mon silencieux repas. Impossible de dialoguer Ils essaient de me répéter les mêmes mots, sans doute très simples Mais rien à faire En fait, jimagine que tout ce que jinterprète doit être à lopposé de ce qui ce passe ici. Je me sens incapable de les comprendre et cest ce qui, quelque part, me chagrine le plus.
Vers 18h, la nuit commence à tomber Sans électricité, seuls les braseros qui servent pour la cuisine illuminent le campement. Je rejoins mes charmeurs, qui entretiennent le meilleur feu Je leur donne 100 Rs, après avoir failli me faire pleurer Mais bon, ce sont des mendiants et cest leur métier ! Et puis jai passé une bonne soirée Et alors que javais déjà fait une croix dessus, jai récupéré mes lunettes ! Demain, je me lève tôt Je roule vers Dharamsala