Chapitre 2 (2/5) |
(du 25/11 au 28/11)
25/11/02
Lieu : Udaipur
Nous sommes partis ce matin pour Udaipur en bus semi-deluxe (3+2). 47 Rs, 160 Km, 3h30 Plutôt que dattendre le bus en face de notre hôtel, nous avons préféré aller le prendre à la station Bien nous en a pris Nous avons pu bénéficier de places assises Ce qui ne fut pas le cas pour plus dune vingtaine de passagers qui montèrent en cours de route et qui effectuèrent le trajet debout dans lallée centrale Comme dhabitude, au moment de sortir, cest la ruée Dans ce pays où le temps na pourtant pas la même signification que chez nous, il est presque incroyable de voir les Indiens se bousculer effrontément pour gagner quelques secondes Cest pourtant la règle Et peu importe les autres Dans le bus, Hélène assure à nouveau le spectacle Les jeunes Indiens se massent dans lallée à proximité de ses beaux yeux ! Même si elle a dormi pendant presque tout le trajet ! Comme son père et moi-même dailleurs. Les paysages sont toujours aussi monotones Petites parcelles de terrain cultivées entourées de pierres dressées, de cactus ou de haies épineuses afin de les protéger du bétail, arbres maigrichons, sables et rocailles. Les points deau sont rares
Nous sommes donc arrivés vers midi à Udaipur, la « Venise de lOrient » On a rapidement trouvé un petit hôtel (« hotel Gaugarh Palace », 150 Rs) avec une terrasse au-dessus du lac Pichola, qui cette fois, et heureusement, est en eau Au milieu du lac se dresse de petites îles. Sur la plus grande, se trouve un palace-hôtel (230 $ la nuit pour la chambre la moins chère !)
On prend un solide petit déjeuner sur la terrasse A priori, il y a pas mal de choses à voir dans la vieille ville et aux alentours On risque de rester quelques jours Le quartier est paisible et le patron de lhôtel est tout aussi tranquille. Il refuse dailleurs les touristes Indiens, quil juge trop bruyants ! Le Soleil est aujourdhui de retour Il fait donc très chaud On se retire dans nos chambres pour éviter laccablante chaleur On ira plus tard faire un tour dans la ville
14h30 Je mendors Mes amis voisins également Il faut bouger, sinon la journée sera perdue
...
On va faire un tour sur Internet, histoire de prendre de vos nouvelles Et puis on parcours les ruelles de la vieille ville. Beaucoup de monde Les rues sont encombrées de piétons, motos, rickshaws et voitures. Le quartier est commerçant et touristique. Les bijouteries, dhabas, restos, et boutiques de souvenirs sont innombrables. On se rend chez quelques artisans (bijoutiers et peintres) afin de les observer pendant leurs travaux. Leurs ateliers servent également de boutiques et les tentations sont ENORMES ! Tout est beau Le travail des peintres de miniatures est particulièrement pointilleux Peintures sur soie, papier, bois ou marbre On reste près d1 heure dans une soi-disant école de peinture, plus vraisemblablement un magasin On admire les miniatures à la loupe. La minutie des détails est réellement surprenante. On se fait offrir le thé et on discute avec notre soi-disant artiste peintre, plus vraisemblablement un agent commercial ! Cest un népalais qui parle un peu le français. Il nous déballe presque tout Mais aujourdhui on n'achète rien On se contente de visiter, dobserver, et on se renseigne sur les prix
On visite un
temple dédié à Vishnu. Lun des plus grands du Rajasthan
et de lInde du Nord
Les sculptures, même grandement
détériorées, sont encore une fois superbe
Des centaines
de pigeons ont élu domiciles sur les parties hautes et leurs
fientes recouvrent le sol. Bien sûr, comme dans tous lieux sacrés,
on doit se déchausser
Aux abords du temple, les mendiants
insistent lourdement et nous suivent. Les touristes ne sont pas
nombreux et on sent que les mendiants (plus souvent mendiantes dailleurs
)
sont aux abois. On se perd dans des ruelles plus calmes afin déchapper
à toute cette animation.
Dîner au resto, le choix est difficile |
Sculptures à l'extérieur d'un temple |
Retour nocturne à notre hôtel et dernier lhassi sur notre terrasse. Les palais autour du lac Pichola sont tous éclairés. Joli spectacle Une des habitudes des hôtels du quartier consiste à diffuser des films le soir. Bien souvent « Octopussy » (James Bond), puisque des scènes du film ont été tournées ici. Ce soir, on a droit à « Gladiateur », en anglais, sous-titré en chinois !
Demain matin on a prévu de visiter le Palais de la ville. Il nouvre quà 9h30 Grasse matinée en perspective
26/11/02
Lieu : Udaipur
![]() Le Palace d'udaipur |
6h48 Le Soleil ne va pas tarder à faire son apparition Juste en face de moi, au-dessus des bâtiments. De lautre côté, cest le lac avec ses palais flottants. Les nuits sont fraîches et à cette heure ci, il ne fait pas encore très chaud Tout est calme. Seuls les piaillements des volatiles et des bruits lointains et indéterminés me parviennent. Les terrasses des nombreux hôtels et guesthouses qui mentourent sont encore désertes A part les inévitables pigeons Même le personnel des hôtels ne sont pas encore levés Le ciel commence à se teinter dorange et de bleu Pas un nuage à lhorizon. Quelques bateaux traversent le lac silencieusement afin de rejoindre les îles les plus importantes. Derrière le lac, je distingue les collines environnantes. Aux sommets des plus hautes, des temples dominent la ville. |
La « Venise Orientale » séveille lentement. Jentends les premiers coups de klaxon, les crachotements typiques des rickshaws et les jérémiades des chiens errants Les employés des hôtels pointent leurs nez et balaient les terrasses. Un touriste, emmitouflé dans une couverture, me salue de sa terrasse Mais voilà le Soleil qui apparaît
7h30 Le Soleil est maintenant déjà éblouissant. La température monte rapidement Sur les ghats répartis autour du lac, les premiers dévots effectuent les rituels matinaux dhommage au Soleil. Ils portent un bol rempli deau à leurs fronts et le déverse en récitant des prières. Dautres se lavent ou font leur lessive en frappant leur linge avec de lourds bâtons.
Les bruits de la ville prennent de plus en plus dampleur La lumière se fait de plus en plus vive
Udaipur (plus d1 million dhabitants) est très étendue. Avant la construction de deux barrages et la formation des lacs, la région était boisée. Cétait le terrain de chasse des maharajas locaux. Tigres, sangliers, ours à collier, panthères Aujourdhui, il ne reste plus ni arbres ni animaux. Les hommes occupent chaque cm² de terrain et ils continuent à bâtir Maintenant de plus en plus haut, rajoutant des terrasses sur leurs terrasses afin daccueillir des restos ou de nouvelles chambres
Jentends mes amis qui arrivent On doit aller visiter le palais de la ville Cest le plus grand du Rajasthan
Encore bien entretenu, le Palais dUdaipur mérite bien une visite dau moins 3 heures. On circule de salles en jardins en empruntant détroits couloirs et escaliers. Chaque salle recèle ses propres trésors. Ici des murs recouverts de miroir, là des peintures miniatures, ou bien encore des sculptures étonnantes. Ça ne vaut pas les musées de Jaipur, mais encore une fois on est éblouit par tant de splendeur. La plupart des touristes sont Indiens. On en oublie les hordes doccidentaux de Pushkar et cest tant mieux Retour à lhôtel pour une sieste rapide On repart à 15h00 Objectif : un marché tibétain et un zoo Le marché tibétain est tout ce quil y a de plus inauthentique (on se croirait chez Tati !) et le zoo est fermé le mardi !
On se rabat sur les boutiques On sarrête partout Et je dois avouer que le père Michel nest pas le dernier à nous y pousser Moi je ne peux rien acheter, économisant mes roupies et ménageant mes frêles épaules Alors je discute avec les vendeurs qui parlent couramment anglais Economie, politique, religion, société Dès que jaccroche un peu avec un vendeur, je nhésite pas à jouer les curieux. On entre presque systématiquement dans tous les magasins où on ne se fait pas interpeller par les jeunes vendeurs aux dents longues Ils sont même limite un peu lourd « Excuse me Just have a look Only for pleasure Cheap price ! Just for you » Et cest ainsi tous les 10 mètres Enfin ce nest pas encore les souks de Marrakech et on peut se balader tranquille |
Au milieu des eaux... |
Hélène se montre intraitable question marchandage et aujourdhui, cest Michel qui semble insatiable Soulagés de quelques milliers de roupies et les sacs alourdis dautant, on dîne sur une terrasse en face du temple principal de la ville. Lédifice est illuminé et les Indiens continuent à venir y prier.
Demain, on avait prévu de louer des vélos, mais on vient dapprendre que les magasins de location nouvrent pas avant 9 ou 10 heures On se contentera dune promenade en bateau sur le lac
27/11/02
Lieu : Udaipur
7h00 sur la terrasse Michel me rejoint au bout de quelques minutes On démarre la journée par quelques photos Comme dhabitude !
Sitôt quHélène a fini de se maquiller - soit près d1 heure plus tard ! -, on se met en quête dune boulangerie On se retrouve sur la terrasse de lhôtel restaurant le plus haut du quartier pour un solide petit déjeuner On régale quelques écureuils en profitant de la vue
Un peu d'ombre... |
Puis on se met en route pour essayer de trouver un bateau afin de faire un tour sur le lac et visiter les îles Il nexiste malheureusement que les bateaux des grands hôtels et les tarifs sont prohibitifs Même laccès aux ghats est payant ! On rebrousse chemin Direction le zoo Moins de 30 mn de visite, juste le temps de verser une larme sur le sort du couple de tigres et autres animaux. Les cages sont minuscules, peu ou mal entretenues, et la tristesse des animaux est bien visible On se console en se disant que ce sont les derniers rescapés des carnages effectués par les Maharajas locaux Le zoo est situé dans un grand parc lui aussi plus ou moins laissé à labandon. On croise un responsable en uniforme qui nous demande ce quon pense de son parc Je me montre impitoyable Là encore le manque deau semblerait expliquer létat des lieux. Selon lui On parvient à rejoindre les ghats au-delà de la zone payante |
Pas grand chose à faire Il est déjà plus de 11h00 Nous partons à pieds faire le tour du lac Pas besoin daller bien loin pour se retrouver en pleine campagne. On contourne le lac en empruntant les petits sentiers qui le longent. Sur la rive opposée à la ville on se retrouve au beau milieu de briqueteries artisanales. Il fait très chaud et on sarrête fréquemment à lombre pour profiter des paysages et du calme On traverse les jardins dun super hôtel. Bâtiments dignes des Maharajas et pelouse digne dun terrain de golf Bien évidemment, ici le problème de leau ne se pose pas
De retour dans notre quartier, on part étancher notre soif Jengloutis une bière en quelques minutes et ma foi, je lai sentie passer !
Coucher de Soleil sur la terrasse de notre hôtel Dîner également sur la terrasse Et soirée cinéma, toujours sur la terrasse. Au programme « Octopussy », un James bond dont plusieurs scènes ont été tournées ici, à Udaipur, notamment sur les îles du lac. En fait cest devenu un peu la mode ici. Sur une autre terrasse, on projette le même film !
28/11/02 Lieu : Udaipur 18h30. Terrasse de notre hôtel Le ciel était parcouru de quelques nuages aujourdhui. Cela a quelque peu atténué la chaleur du jour. Et cela nous a permis de visionner un superbe coucher de Soleil Le gérant du restaurant nous dit en souriant quil était le peintre qui réalisait ce paysage, chaque soir différent ! Le lac - bien rempli ! où naviguent quelques embarcations, les îles où sont bâtis des palais, les collines surmontées de temples illuminées et le ciel rougeoyant Cest un somptueux tableau ! Et cela nous change des miniatures mogholes |
Le crépuscule sur le lac Pichola... |
Hélène et Michel écrivent leurs journaux quotidiens respectifs Je gratte pour ma part une serviette en papier avant de recopier plus tard ces quelques lignes sur lordi. Je dis plus tard car Hélène a pu choisir le film de ce soir « Spiderman » ! Je comptais faire un tour sur Internet, mais ça attendra demain
Nous sommes partis à bicyclette de bon matin. Objectif : le tour dun lac à proximité de la ville. Arrivé sur place, déception Pas deau Le palais central semble bien tristounet au milieu darbustes et de sentiers Des vaches paissent là où nagent habituellement les poissons On sarme de courage et on continue à senfoncer dans la campagne entre les collines. La route, souvent ombragée est agréable Les côtes ne sont pas trop raides et les paysages sont changeants. Quelques kilomètres plus loin Nouveau lac de retenue. On se promène sur le barrage La vallée en dessous, bien irriguée est verdoyante. Cela nous change des paysages arides du Rajasthan. Dans ce lac (le « Tiger Lake »), on est censé trouver des crocodiles. On fait une pause Je sors mes jumelles, scrutant les berges afin de voir les éventuels sauriens Rien du tout Nouvelle déception Il est encore bonne heure Au-delà, cest linconnu On sort des connaissances des guides On décide néanmoins de poursuivre notre route En chemin, on sarrête pour faire regonfler le vélo de Michel Premier contact avec les ruraux Bien entendu, personne ne parle anglais. On arrive cependant à communiquer un peu Jachète quelques bonbons pour les jeunes enfants présents, et on boit un chai en attendant quon répare le pneu Le spécialiste local démonte la roue, ôte la chambre, y place une rustine (locale !), remonte la roue et regonfle la chambre à air en moins de 5 minutes avec des outils peu orthodoxes
On repart Un peu plus loin, on croise des paysans en train de labourer leurs champs Je suis trop loin pour prendre des photos. Je confie mon vélo à mes amis et je mapproche Grand sourire aux lèvres, je leur souhaite le bonjour et leur montre mon appareil photo Pas de problème Après quelques minutes, lun des paysans minvite à prendre sa place derrière la charrue. Une femme voilée me précède en semant du blé Je ne suis pas très doué cependant et jai du mal à maintenir les deux bufs dans le bon axe ! Dautant plus que je ne comprends rien aux conseils du laboureur !
On repart Petits villages ruraux Plantations La route goudronnée jusque là se change en piste Nouveau lac Beaucoup plus grand Beaucoup de canards Des femmes lavent leurs linges colorés. La plupart en profite également pour se laver Je distingue quelque chose dassez long qui nage à la surface Je sors mes jumelles Un croco ! Il traverse le lac tranquillement, sort de leau et va prendre le Soleil sur la berge Il nest pas à plus de deux cents mètres Michel et moi nhésitons que le temps de nous regarder ! Hélène se montre un peu plus réticente Jouer les Crocodile Dundee ne lenchante guère. Elle finit néanmoins par nous suivre, mais reste assez éloignée de la rive Malheureusement, le croco se montre aussi courageux quelle et disparaît dans les flots Michel a juste le temps de le shooter avec son super zoom A lendroit où le croco doit avoir lhabitude de faire sa sieste, il y a assez de plumes pour remplir quelques gros oreillers ! Je ressors mes jumelles afin dexplorer les berges éloignées. Un autre croco, beaucoup plus gros, lézarde sur lautre rive ! Je décide dy aller Frustré de navoir pas eu ma photo et désireux de voir le monstre dun peu plus près ! Pendant ce temps, Hélène et Michel se joignent à un jeune du village voisin pour nous procurer des tomates
Je fais le tour du lac Arrivé à proximité, je suis trahi par lenvol des canards et autres volatiles Jai tout juste le temps de prendre une photo ! Le croco a plongé Je mavance un peu plus loin, toujours en longeant le rivage. Le lac sétend encore beaucoup plus loin Il y a des centaines de canards Je ressors mes jumelles Et un crocodile jaillit hors de leau à quelques mètres de moi ! Je frise larrêt cardiaque et cours me réfugier hors de portée ! Mais le croco semble également surpris et avant que jaie eu le temps de dégainer mon appareil photo, il a déjà disparu Mais quelle peur ! Jen oublierai presque mes chauves souris ! Nous avons appris ce soir à notre hôtel que le lac sappelle le « Madar Lake » Si un jour vous avez la chance de passer dans le coin Je rejoins mes amis sur le barrage Tomates, citron, pain de mie, biscuits Les tomates, ils sont allés eux-mêmes les cueillir ! Petite sieste |
Le croco... |
Des jeunes indiens nous rejoignent Curieux, comme tout Indien qui se respecte à légard doccidentaux, ils vont jusquà jeter un il dans nos sacs ! Bien sûr, la communication se limite à la vingtaine de mots que nous avons en commun !
On repart On nous indique une nouvelle route pour rejoindre Udaipur. Nous naurons pas besoin de refaire le même chemin. On se retrouve bientôt sur un axe principal Fin des paisibles routes campagnardes La circulation est dense et sintensifie à mesure que nous approchons de la ville. La traversée dUdaipur fut également mémorable Sur les grands axes, il faut faire attention à ne pas se faire écraser (pas évident quand on arrive sur un rond point et que la priorité semble aléatoire !) et dans les ruelles, il faut éviter tous les piétons, rickshaws, motos, vélos, vaches, charrettes de marchands ambulants On a même croisé un éléphant !
Retour à lhôtel Douche chaude ! Coucher de Soleil et soirée cinéma pour conclure cette agréable journée Une de plus ça passe trop vite
Je vais boucler mes sacs Demain on déménage pour le Mont Abu