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Attention ! Certaines photos peuvent choquer !

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La mort pour les Indiens

L'arrivée du mort

La préparation du bûcher

La crémation

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Attention ! Certaines photos peuvent choquer !

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La mort pour les Indiens...

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"... Autour des bûchers, nous voyons beaucoup d'Indiens, recroquevillés, avec leurs inévitables guenilles. Aucun ne pleure, aucun n'est triste, aucun ne se préoccupe d'attiser le feu : tout le monde semble simplement attendre que le bûcher s'éteigne, sans impatience, sans le moindre sentiment de douleur, ou de peine, ou de curiosité..."

L'odeur de l'Inde, Pier Paolo Pasolini

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Dans le religion hindoue, mourir c'est se libérer de l'état où nous sommes actuellement pour passer à un état meilleur. Pour cette raison, le sens de la mort est si peu dramatique pour les Hindous, qu'ils souhaitent finir leurs jours au bord du Gange, et veulent après être incinérés, que leurs cendres se mêlent à l'eau du fleuve sacré.

Loin de constituer un tabou, la vie et la mort s'entremêlent étroitement tout au long de l'existence. 

Sans destruction, il ne saurait y avoir de création.

La mort est donc omniprésente dans le quotidien de tous les Hindous. 

Bodhgaya (Bihar)

Varanasi (Uttar Pradesh)

Bodhgaya (Bihar)

Varanasi (Uttar Pradesh)

Il faut s'attendre à y être confronté à chaque coin de rue...

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"... Lorsque soudain, au détour d'une rue, un lépreux nous touche de ses moignons gazés, ou que, sur le trottoir, un vieillard agonise dans l'indifférence générale, nous nous trouvons brutalement confrontés à l'innimmable : la mort, cette mort à laquelle nous sommes, nous autres Occidentaux, si mal préparé..."

Fous de l'Inde, Régis Airault

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Varanasi (Uttar Pradesh)

Varanasi (Uttar Pradesh)

Jaipur (Rajasthan)

Varanasi (Uttar Pradesh)

La crémation selon les Hindous permet de libérer l'âme des morts.

Le lieux de crémation sont innombrables. On en trouve sur les rives de toutes les rivières sacrées de l'Inde. Et comme toutes les rivières sont sacrées... Mais certains lieux ont une importance particulière...

Le  Mani Karnika ghat à Varanasi est le site le plus sacré de tout le sous-continent. Y être incinéré signifie pour le défunt la fin du cycle des réincarnations. L'accession directe au Nirvana. Nuits et jours les cadavres ne cessent de s'y consumer sur des dizaines de bûchers. 

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L'arrivée du mort...

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En bus, accompagnés de toute leurs familles, ou bien en rickshaw, accompagnés de leurs plus proche parent, les morts arrivent en permanence sur les lieux sacrés où se déroulent les crémations.

Le cadavre est traditionnellement attaché sur un brancard en bambou et transporté par quatre personnes.

"Ram nam satia eh"

Le nom de Rama est sacré !

Tous ceux qui portent et accompagnent le défunt scandent sans cesse ces paroles sacrées. L'arrivée sur les ghats peut être très discrète... Parfois, le défilé qui accompagne le défunt est important et c'est l'occasion de chant, de musique et de danse.

Les femmes n'assistent pas à la crémation. Il est dit que les larmes des femmes seraient un obstacle à la Libération...

 Le plus proche parent du défunt (le fils aîné, le frère, le mari...) commence par se faire raser la tête. Il ne garde de sa chevelure qu'une petite touffe à l'arrière du crâne. La touffe doit passer au travers d'un anneau.

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La préparation du bûcher...

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Le bois est devenu une denrée rare et chère... que l'on fait venir par bateaux de l'amont du fleuve.

De la découpe à la vente du bois en passant par la pesée, le bûcher funéraire nécessite une attention toute particulière. 

 

 

 

 

 

 

 

    La balance fait la fortune

    des vendeurs de bois -

    Varanasi (U.P.)

200 kilos de bois minimum sont nécessaires pour assurer la combustion complète d'un corps. Sachant que le kilo de bois se négocie aux environs de 60 roupies le kilo... Le prix d'une incinération n'est pas à la portée de tout le monde... 

... On raconte que les plus grosses fortunes de Varanasi sont les marchands de bois...

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La crémation...

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Tous les Indiens n'ont pas droit au bûcher...

Seuls ceux qui sont décédés d'une mort naturelle "normale" peuvent prétendre à l'incinération. Les enfants de moins de 10 ans, les défunts victimes de la variole ou de la lèpre, ainsi que les saddhus et les femmes enceintes ne peuvent pas atteindre à la Libération par le biais de l'incinération.

Ceux qui sont morts suite à un accident, une maladie, un meurtre n'ont également pas le droit de brûler le long du fleuve... leurs cadavres ira directement rejoindre les eaux sacrés. Leur mort brutale ne peut être que le fruit d'un mauvais karma... Aussi le salut par la crémation leur est-il refusé.

Les saddhus, déjà assurés d'atteindre à la Libération, n'ont donc pas besoin du feu purificateur et salvateur. Une fois lestés, ils sont immergés, assis dans la position du lotus, directement dans les eaux sacrées du gange.

 

 

 

Parfois, c'est un cadavre décapité qui descend le fleuve...

Varanasi (U.P.)

Le défunt est généralement enveloppé dans un linceul de couleur. Rouge s'il s'agit d'une jeune femme, orange s'il s'agit d'une personne âgée et blanc s'il s'agit d'un jeune homme.

La cérémonie en elle-même se déroule selon un rituel sacré.

Le cadavre est transporté jusqu'aux abords du fleuve sur le brancard en bambou. On immerge le corps à plusieurs reprises. On le dépose ensuite sur la berge où on lui versera de l'eau du Gange dans la bouche.

Puis on dresse le bûcher funéraire, sur lequel viendra reposer le défunt. Le fils aîné (à défaut le plus proche parent), préalablement rasé et vêtu d'un simple dothi blanc, ira cherché le feu sacré. Il tournera ensuite autour du bûcher un nombre variable de fois avant d'y mettre le feu.

Pendant la crémation, les "doms" affectés au bûcher veillent à entretenir le feu et rassemblent les morceaux au centre du foyer. Ils manient pour cela les grandes perches en bambou qui servaient de brancard au défunt. C'est également avec ces perches qu'il brise le crâne du mort afin de faciliter l'élévation de l'esprit...

A la fin de la crémation, la plupart des restes sont balancés dans le Fleuve. La place est sommairement nettoyée. Le fils aîné remplit alors une vasque en terre cuite d'eau du Gange. Il est le dernier. Tous les autres sont déjà partis. Il tourne le dos au lieu de la crémation et balance le pot par dessus son épaule. C'est l'ultime geste d'adieu. Le fils, sans se retourner, peut maintenant s'éloigner. Il a effectué son devoir.

Il reste également la possibilité de passer par l'incinérateur électrique... C'est beaucoup moins cher... Mais beaucoup en ignore même jusqu'à l'existence et puis... cela ne va pas avec la tradition...

 

 

 

 

 

    L'incinérateur électrique, Harischandra Ghat,

    Varanasi (Uttar Pradesh) 

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