Chapitre 1 (1/4) |
(du 17/09 au 19/09)
16/09/02
Lieu : Paris, Amsterdam, Delhi
Cest le départ 9 heures à CDG Escale dune heure à Amsterdam et arrivée vers minuit à Delhi Je prends un taxi pour « Main Bazar », le quartier animé des routards où se trouvent concentrés guesthouses, restaurants et boutiques à lintention des touristes Il est 2h00 du matin Tout est encore relativement calme 17/09/02 Lieu : Delhi (Delhi) |
Paharganj - Hôtel Starview (250 Rs)
Je passe la journée à me promener à pieds dans la ville. Trop étendue pour accéder aux sites les plus intéressants, je me contente de visiter les endroits les plus proches de la vieille ville. Jessaie tout dabord de rejoindre le Fort Rouge, immense forteresse bâtie le long de la Yamuna. Mais les distances sont grandes et je dois me résoudre à prendre un rickshaw. Le Fort est en cours de rénovation et ressemble plus à un vaste chantier Dehors, de nombreux vendeurs à la sauvette essaient de refourguer leurs cartes postales ou de petits souvenirs aux nombreux touristes.
Circulation dense sur Chandni Chowk |
Je me retrouve ensuite sur Chandni Chowk, lavenue principale de la vieille ville. La circulation y est infernale Cest le quartier commerçant dOld Delhi et entre les livraisons, les clients, les résidents, les touristes et les curieux, il ne reste plus beaucoup de place pour se mouvoir ! Même à pieds cest la bousculade Et le bruit ! Tous les commerçants attirent les éventuels clients en beuglant les mérites de leurs marchandises (quand ils nont pas une sono !), auxquels répondent les centaines de sonnettes de vélo et les non moins nombreux coups de klaxon des auto-rickshaws et voitures Je me retrouve plus tard sur Connaught Place, la plus célèbre des places de Delhi Là encore le bruit est infernal |
18/09/02
Lieu : Delhi
Connaught Place Gare Mc Do DAB : 10 000 Rs Sous le nuage
Les arnaqueurs
Difficile den imaginer plus forte concentration dans des zones aussi réduites. Certains quartiers (Paharganj, Connaught Place) et les sites touristiques stratégiques regorgent dune quantité invraisemblable darnaqueurs en tout genre. Inutile despérer passer au travers
Parmi les arnaqueurs, les commerçants nen sont pas vraiment Après tout ils ne font quexercer leur profession Généralement, on se fait accoster par un « gentleman », parlant un anglais compréhensible. Seul et perdu dans un monde étranger, on ne résiste pas à lopportunité déchanger quelques mots avec la population locale, dautant plus quelle se propose de nous aider En quelques instants, on se sent en confiance et quelques minutes plus tard on se retrouve assis dans une petite échoppe. Tous les prétextes sont bons. On finit toujours par aller discuter au calme ou aller voir quelques photos. On peut alors tout y trouver Circuits touristiques, bijoux, inévitables babioles pour touristes, vêtements, marchandises illégales Tout est accessible, quel que soit la devanture du magasin ! Bien vite, on est invité à consulter les lettres de recommandations de précédents touristes (victimes ?), rédigées dans une dizaine de langues différentes et quelques photos. Et si lon paraît intéressé, on se voit même offrir le thé. On se laisse embobiner facilement et après tout, cela donne toujours une opportunité de discuter un peu On se sent parfois bien seul au milieu dune telle foule ! Bien entendu, ce que vous trouverez dans cette boutique sera exceptionnelle, unique, car vous avez eu la chance de rencontrer le spécialiste de ce que vous recherchiez. Il y a toujours autour de la boutique un frère, un cousin ou un oncle qui pourra être utile.
Je me suis ainsi retrouvé dans une boutique vendant du tissu au rez-de-chaussée, et tout le reste à létage Je suis monté par ce que le bonhomme était sympa et quil est impossible de stationner longtemps dans les ruelles animées et encombrées de Paharganj. Cest assez étroit et on est constamment bousculé ou interpellé. Dès quon a mis le pied dans son antre, lamical bonhomme se transforme en un redoutable vendeur. Heureusement, je nai pas eu droit au grand déballage de bijoux, tapis, statuettes, estampes et autres souvenirs les plus divers. Le bonhomme (il sappelait Zaffar) savait que je venais darriver et quil était peu probable que je lui achète quoi que ce soit. A létage, il y avait pourtant vraiment de tout ! Pendant ce temps, Zaffar, en bon commerçant continue à me passer de la pommade On sassoit par terre et on commence à discuter amicalement. Je lui évoque ma volonté de monter au nord du pays. Il minterroge alors sur ma famille, ma profession et sur ce que je pensais voir en Inde. Cest alors que Gosani, son cousin, vient sasseoir avec nous. Lui aussi parle un anglais correct et rapidement il se mêle à la conversation. Zaffar propose de boire le thé Jaccepte innocemment Sitôt le thé servi, Gosani me sort dune mallette des catalogues de circuits touristiques, des photos, des opportunités extraordinaires et ce, pour toutes les destinations que javais évoquées au cours de notre conversation ! Ce fut le premier à me montrer ses précieuses lettres de recommandations - sincères par ailleurs, je nen doute pas -. Mais rien à faire, je navais encore rien décider et puis je pensais rester deux, trois jours à Delhi, alors javais rien à lui acheter Zaffar, en apprenant que jallais à Manali, mavait quand même proposé du haschich ! Jai réussi à sortir de là sans débourser une roupie ! Zaffar mavait même offert le journal pour me prouver que cétait cool au Cachemire. Fort heureusement, javais rendez-vous dans mon hôtel, par ce quon voulait me changer de chambre, et je réussis à sortir de son antre. Sans ce rendez-vous, je pense que Zaffar serait en train dessayer de me vendre la Tour Eiffel ! Depuis, quand je le croise dans la rue, il se contente de me sourire et de me dire bonjour Cest tout Lui qui était si bavard
En dehors de ces commerçants zélés, Delhi pourrait être agréable Mais non ! Il y a aussi la horde des prétendus guides, rabatteurs, vendeurs à la sauvette, escrocs, voleurs, faux étudiants, fausses représentantes dorganisations charitables, changeurs clandestins, cireurs de chaussure, cureurs doreilles et mendiants qui ne cesse de vous harceler. Là aussi, tout est prétexte pour vous aborder et il faut bien lavouer, ils sont très forts ! Et tous semblent de mèche ! Deux rabatteurs, dans deux quartiers différents, ont essayé de me faire entrer dans la même agence touristique ! Les chauffeurs dauto-rickshaws eux mêmes, si ce sont eux qui vous abordent, ne respectent pas votre destination et vous emmènent là où ils touchent une commission. Si vous les abordez, une tierce personne monte souvent à côté du chauffeur afin de vous embarquer dans une embrouille Il vaut mieux être certain de sa destination. |
Gare de New Delhi - Pahar Ganj |
La proie idéale de larnaqueur est le touriste perdu et je tire mon chapeau à celui où celle qui se vante de sy retrouver à Delhi, surtout avec un plan ! De plus, la consultation du dit plan peut savérer fatale. Déjà par ce quelle vous désigne comme victime, mais également par ce que cela détourne votre attention de vos pieds ! Ainsi, avant même davoir trouver la bonne page du guide, quelquun va immanquablement se proposer pour vous venir en aide Toujours souriant, larnaqueur se présente à vous comme le sauveur. Bien souvent, ils connaissent mieux le Lonely Planet ou le Routard que vous mêmes, et connaissent des filières inédites pour vous faire économiser de largent et du temps On a vite fait de se retrouver dans des combines
Bon allez, je dois bien lavouer, jai été la victime dau moins un ( sinon plus ?) de ces filous - Mais que voulez-vous, il faut bien que tout le monde mange - Jétais au beau milieu de Connaught Place, actuellement en travaux (y creusent un métro), et complètement perdu ! Je visualise quelques repères et je sors mon plan Jeus beau essayé de misoler un peu, un Indien est venu maccoster Puis deux, puis trois, en deux minutes, il y en avait dix La plupart de ces hommes sont animés par une simple curiosité innocente et ils ne sont vraiment pas méchants. Je parviens à marracher des griffes de mon premier interlocuteur sitôt le renseignement acquis (je cherchais un DAB). Un cireur de pompes, comme on en trouve des dizaines (centaines ?) sur la Place maccoste. Javais mes chaussures de marche et aucunement lintention de me les faire dépoussiérer. Comme dhabitude, je le remercie dun grand sourire. « No ! Thank You ! » Mais le gars insiste lourdement en me désignant mes chaussures. Je jette alors un il sur mes pompes et là une énorme merde ! Pas une ridicule fiente de pigeon, plutôt une bonne bouse de vache bien fraîche ! Le Guide du Routard le signale pourtant Les pigeons sont de mèche avec les cireurs de chaussure ! Jaurais bien aimé faire bouffer sa merde au complice du cireur. Je sors mon rouleau de PQ et alors que je mapprête à nettoyer, le cireur se met presque en colère Its my job ! Its my job !... Je regarde ma chaussure et face à lampleur de la tâche, je me dis que finalement il vaut mieux laisser faire le professionnel Chiffon, brosses, toile émeri, brosse à dents, cirage, graisse Tout y passe Le cireur nettoie même les semelles en caoutchouc ! On en arrive à discuter un peu et je le prends en photo Après tout, cétait la première fois que je me faisais nettoyer les chaussures. Au final, il me demande quand même 350 Rs ! Ce qui en Inde est une belle somme (je paye 250 Rs pour lhôtel).
"Arnacireur" sur Connaught Place |
Je rigole un peu, bien sûr, et je lui tends un billet de 50 Rs Bonjour le scandale ! Et en quelques instants ils sont bien une vingtaine à nous entourer ! Certains rigolent, dautres mencouragent à le payer, la plupart des autres ne semblent même pas comprendre ce qui se passe Je sors mon Guide du Routard et montre à mon « arnaqueur-cireur » larticle le concernant toujours en rigolant Jai alors eu droit au chapitre dramatique Je lui brise le cur, ses enfants vont mourir de faim, je suis un riche exploitant de la classe populaire Bon finalement, je lui ai lâché 100 Rs et je me suis sauvé en me disant que javais bien fait de ne pas sortir en sandales ! Même prévenu, il est impossible pour quelquun voyageant seul déviter toutes ces entourloupes A moins de refuser systématiquement tout dialogue et de parvenir, ce qui nest pas toujours facile, à décrocher toutes ces véritables sangsues ! Je mefforce encore aujourdhui de garder le sourire et quand ils deviennent trop collants, je leur joue un petit sketch en leur assénant des bobards aussi gros que leur Fort Rouge.
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Ils comprennent plus ou moins vite Je me dis que cela fait passer le temps, mais dorénavant, je ne quitte plus mes chaussures des yeux !
19/09/02
Lieu : Delhi
Balade à travers la vieille ville où je me perds volontiers à la recherche de la grande mosquée Retour sur Connaught Place, où jessaie vainement de vous envoyer le premier (et dernier !) numéro du petit journal que je voulais vous envoyer Mais le fichier est beaucoup trop gros, aussi vous faudra-t-il attendre que je trouve une solution plus simple Départ pour Manali vers 19 h Arrivée à Manali vers 10 h le lendemain (450 Rs)...